autobiographies 06 | vol intercontinental

Cet énervement du voyage, de la crainte mêlé à l’excitation, la volonté et l’impossibilité de dormir, dans le vol intercontinental pour Santiago, des heures enfermés dans une boîte de fer, avec l’angoisse de la proximité, avec une escale à Buenos Aires, descendre et remonter une heure après, suivre du doigt la courbe dessinée par l’avion sur l’écran, un trait horizontal Continuer la lectureautobiographies 06 | vol intercontinental

autobiographies #06 | une nuit persane

En file indienne les aisselles chargées de sumac, de safran, de cumin s’agitent sous une valse d’étoffes ocres, brunes, kakis, noires, noires, noires, l’autocar tangue et s’affaisse, derrière leurs barbes les hommes encombrés de sacs plastiques débordent de roses sèches, de riz, de sourcils froncés, les yeux des femmes observent sans regarder, voient tout, celle-ci se plisse sur le large Continuer la lectureautobiographies #06 | une nuit persane

autobiographies #06 | d’Ivry à la Slovénie et Croatie

Il avait travaillé à Ivry, la banlieue rouge, dans les années 1960-1970 chez Schneider, pas l’armement (du Creusot) mais les composants électroniques radio-télévision ( j’étais une blouse blanche, un petit chef et très choqué de voir les femmes plus âgées que moi travailler à la chaîne les mains attachées -pour leur tirer les bras en arrière par sécurité -) aux Continuer la lectureautobiographies #06 | d’Ivry à la Slovénie et Croatie

autobiographies #06 | nuit marine

Golfe de Gascogne, cap sur Gijon, on a vu le soleil se coucher et la côte disparaître, et, parce que la mer est plate et que le voilier a trouvé sa bonne allure, on se prend à oublier l’eau et le nez en l’air à naviguer dans les étoiles, à en choisir une, puis une autre, à les nommer sans Continuer la lectureautobiographies #06 | nuit marine

autobiographies #06 | 60 minutes

Dans la nuit précédant la nuit où l’on n’en finit jamais de reculer d’une heure sans y rien comprendre, la veille devint le jour, anticipant le voyage qu’elle allait faire vers lui qui rêve déjà que l’heure est venue de leur temps, que cette heure d’octobre de sommeil en plus est une éternité, qu’une journée dure un mois, une année, Continuer la lectureautobiographies #06 | 60 minutes

autobiographies #06 | Hall B around 00:10

hall B, carte Flying Blue, s’il vous plait, un seul bagage, votre sac, avancez, merci Monsieur, porte 48, passager Garretta, votre passeport, bon voyage, carte d’embarquement, oui, passager Garretta, avancez, dernier appel passager Garretta, monsieur, embarquement immédiat, porte 34, passager Garretta, place 11C, téléphone portable, monnaie, avancez, enlevez votre ceinture, merci, écarter les bras, procéder à l’embarquement, avancez, avancez, enfants Continuer la lectureautobiographies #06 | Hall B around 00:10

autobiographies #06 | cœur d’acier

Nous bougeons Stupeur nous roulons les étreintes sur le quai, la pression du départ a vécu, le train quitte la gare s’ébranle lourd portes verrouillées et gueule ouverte dans la nuit qu’il traverse il y a une lettre manquante à l’entrée du compartiment, il n’y a pas de paysages encartés sur la paroi lisse au dessus de la banquette pour Continuer la lectureautobiographies #06 | cœur d’acier

autobiographies #06 | éloge de la lenteur de Hanoï à Hué

6 décembre 2005 – Hanoï capitale, Hanoï bruyante, exubérante – Sa gare principale, son hall bondé, ses mini salons de soins, un fauteuil, un homme souriant qui masse mes pieds fatigués par la marche dans la montagne thaï – bien être total – et les hauts parleurs annonçant les départs et arrivées des trains – sensation d’être sourde à ne Continuer la lectureautobiographies #06 | éloge de la lenteur de Hanoï à Hué

autobiographies #06 | c’était novembre

C’était d’abord rejoindre le port de la Joliette depuis la gare Saint Charles, la nuit, c’était novembre et la nuit tombait vite, c’était se souvenir d’instinct du chemin à suivre, elle avait pris une bonne avance pour rejoindre le port, déjà le Danielle Casanova dressait sa silhouette imposante, on aurait dit un immeuble scintillant posé sur l’eau lourde et noire, Continuer la lectureautobiographies #06 | c’était novembre

autobiographies #06 | voix du ferry

Elle n’aime pas les voyages et encore moins la nuit mais ce n’est pas à cela qu’elle songe, regardant la longue file des voitures chargées à bloc s’engouffrer dans la cale du ferry tandis qu’elle suit le troupeau des vacanciers, leurs valises à roulettes cahotant sur la rampe d’accès en tôle emboutie jusqu’à une sorte de hall moquetté où, sous Continuer la lectureautobiographies #06 | voix du ferry