autobiographies #06 | cœur d’acier version 2

Nous bougeons ce n’est pas le train voisin qui s’en va nous roulons la pression du départ les étreintes sur le quai ont vécu, le train quitte la gare s’ébranle lourd portes verrouillées et gueule ouverte dans la nuit qu’il transperce il y a une lettre manquante à l’entrée du compartiment, il n’y a pas de paysages encartés ni de Continuer la lectureautobiographies #06 | cœur d’acier version 2

autobiographies #06 | tac-tac, tac-tac et pas tchou-tchou

Paris Gare de Lyon, monter dans le train, un mardi en fin d’après midi, il est dix sept heures cinquante trois, le départ est prévu à dix huit heures dix, tout va bien, c’est l’hiver la nuit est déjà noire, le train s’ébranle à l’heure prévue, il commence sa longue route en direction du sud, vers l’Italie, je descendrai à Continuer la lectureautobiographies #06 | tac-tac, tac-tac et pas tchou-tchou

autobiographies #06 | Roma Termini

… c’est à quai : suite d’aquariums en lueurs jaunes, numéros de voiture rouges ( ou blancs? ), marchepieds hauts — Rome terminus? c’est là, oui… l’appel dans la nuit d’il y a cinq jours (— Damien? — Si, é morto), qui ouvre la nuit: Paris/Rome/Roma/Parigi… c’est monter sans bagage, juste un sac de nylon (brosse à dent, à cheveux, un Continuer la lectureautobiographies #06 | Roma Termini

autobiographies #06 | départ en vacances

Le compartiment me semblait bondé mais le grand blond dans le couloir avait raison : en faisant glisser la porte, je vois qu’il reste une place, au milieu de la banquette de gauche, cachée par un géant – du moins je le vois ainsi – ; sur le seuil, une main posée sur le montant, la tête avançant dans leur espace, Continuer la lectureautobiographies #06 | départ en vacances

autobiographies #06 | habiter l’habitacle

Les conversations ont cessé, on se love dans le ronron du moteur, dans ce silence épais, presque poisseux de la nuit, régulièrement, on se prend en pleine face les crachats lumineux des phares, l’insulte suit de près : Et tes codes connard ? c’est la nuit, on parle bas parce que c’est la nuit et peut-être qu’elles dorment à l’arrière, ou allez Continuer la lectureautobiographies #06 | habiter l’habitacle

autobiographies #06 | train couchette

le corps assis sur le banc à lamelles de bois blond qui collent à la peau des cuisses, s’y impriment, le bruit de ventouse qui lâche à soulever une jambe de temps en temps, puis l’autre, habillé d’une robe trop courte pour les protéger,  la pelle rouge rangée tout au fond du porte-bagage à treillis métallique bien parallèlement à la Continuer la lectureautobiographies #06 | train couchette

autobiographies #06 | train de nuit

Je ne dors pas. Mes yeux me fixent dans la vitre du train, au milieu des corps endormis de mes compagnons fortunés, indifférents à l’air glacé — climatisation réglée en dollars ; upper class, fauteuils clubs, trousseau de nuit ; tous montés à Rangoun, tous en longyi madras noué sous le ventre ; pourquoi ne lisent-ils pas ? Ces hommes ballotés jouent-ils au Continuer la lectureautobiographies #06 | train de nuit

autobiographies #06 | notturno

S’ils avaient lu les fantasmes durassiens de madonne des sleepings ils auraient pris le train et n’en seraient pas là ces trois garçons qui partent ce soir en voiture plein nord pour aller voir l’ami d’enfance à L. fantasme pour fantasme il reste une place pour une improbable accorte autostoppeuse ils roulent doucement dans les rues lumineuses de B. rouge Continuer la lectureautobiographies #06 | notturno

autobiographies #06 | le comprimé de Nautamine

On partait d’un morceau de nuit, celui dont on nous privait en se glissant dans la chambre, avec un chuchotement que l’on attendait, cette menace emportée avec soi quelques heures auparavant, la veille, un autre jour, une même nuit, un morceau de nuit que l’on ne voulait pas connaître, pourtant il le fallait, debout, en dehors des draps, s’extraire, tâtonner Continuer la lectureautobiographies #06 | le comprimé de Nautamine

autobiographies #06 | penser au participe présent – trajet de nuit retour

Quitter la grande ville de l’est de nuit, suivant les traces blanches au sol que l’on ne comprends pas – comme la langue des gens de là-bas dansant et mangeant pour la dernière fois, mais manger tellement que l’on y croirait pas d’être sur la route maintenant, de repartir déjà, sans plus s’arrêter  – et ceux qui ne conduisent pas Continuer la lectureautobiographies #06 | penser au participe présent – trajet de nuit retour