#enfances #08 | trois souvenirs

Parfois, le dimanche soir nous jouions aux cartes. Cela ce passait dans la cuisine, directement sur la table en Formica bleu clair. La cuisine était petite, pour les repas les rallonges de la table étaient tirées de dessous la partie principale et s’ajustaient parfaitement au plateau. Elles étaient ensuite repliées durant le reste de la journée. J’attendais avec impatience l’âge Continuer la lecture#enfances #08 | trois souvenirs

#enfances #08 | Charnières

Ils parlent de ce barbu vers la fin du repas, juste au moment où on m’envoie me coucher. Mais de la banquette où je dors, dans la maison des grands-parents, je les entends jouer dans la pièce à côté. Le barbu cela ne peut pas être quelqu’un, à certains moments ils crient « C’est elle qui a le barbu ! », « C’est lui Continuer la lecture#enfances #08 | Charnières

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #08 | Trio

Dans le bureau, côté rue, une table ronde occupait le centre de la pièce. On y servait les repas – un corridor étroit menait à la cuisine –, on installait sur cette table des ouvrages de tricot, de couture, exigeant des « patrons » de papier transparent, Suzanne préparait son cours du lendemain, le poêle de fonte ronflait. Certains après-midi pluvieux ou Continuer la lecture#enfances #08 | Trio

#enfances #08 | Instantanés

« Et si on faisait un 1000 bornes ? », lance mon frère qui aime jouer. La famille s’installe à la table de bois grossier qui se trouve en dessous de l’unique fenêtre. Le jour descendant l’éclaire encore. Bientôt, il faudra allumer les bougies et le jeu se poursuivra dans l’oscillement des flammes. Le jeu des 1000 bornes est réservé aux soirées Continuer la lecture#enfances #08 | Instantanés

#enfances #08 | joue, mange et grandis.

Joue. Gris ennui de la valise en plastique, grumeleuse  au toucher, qui s’ouvrait et c’était toujours du mauvais côté, je t’ai déjà dit de faire attention, et c’était trop tard,  son contenu déversé par terre comme si dans un mouvement de rage, on avait voulu tout jeter au sol, ce qu’on n’aurait jamais osé, juste un peu de précipitation et Continuer la lecture#enfances #08 | joue, mange et grandis.

#enfances #08 | la bataille

Les jeux, c’est dehors. Joue-t-on aux cartes ? Pas de souvenirs. Des parties de Monopoly quand il pleut trop. Un de mes frères est très mauvais joueur, tricheur et colérique quand il perd. La partie ne dure jamais très longtemps et c’est la bataille, une de nos grandes activités. Deux garçons, une fille, presque du même âge et de la même Continuer la lecture#enfances #08 | la bataille

#enfances #08 | béa, david, eva, léo & moi

Le père les mettait pour cueillir les salades, remuer la terre mais ça ne pouvait pas être que ça, il y avait certainement autre chose pour oser mettre aux pieds un objet aussi laid et d’aussi peu d’intérêt. Tu voulais vérifier, les enfiler, bottes de sept lieux, courir, sauter, marcher dans la neige, grandir. Alors je suis entré silencieusement dans Continuer la lecture#enfances #08 | béa, david, eva, léo & moi

#enfances #08 | ondes, iode, murs

Les ondes Martenot Seul le mardi différait des autres soir par un son terrifiant. Dans le noir de l’unique pièce, les parents écoutaient la radio. Ce n’était pas un jeu. Jamais nous ne jouions. A 20 heures 30 pile, Tempo di Suspense envahissait tout l’espace et rien ne pouvait me protéger des angoissantes ondes Martenot de ce générique obsédant. L’huître Je Continuer la lecture#enfances #08 | ondes, iode, murs

#enfances #08 | leurs présences

Souvent le soir, la présence du père à l’intérieur la maison modifie l’atmosphère. Installé dans la cuisine il mange, bruyamment souvent, il faut le servir et il laisse des miettes par terre quand il tranche le pain sur sa cuisse. La lumière est haute au plafond, se balance, fait des ombres. Souvent après le repas, il tresse l’osier pour fabriquer Continuer la lecture#enfances #08 | leurs présences