#été2023 #05bis | la mer

Je suis fille de montagne, la mer je ne l’ai jamais vue que d’en-haut, je m’attardais à peine sur son reflet, je suis docile, fille de montagne, la mer ça ne comptait pas, mais peut-être parce que ce jour là la lune était pleine qui gonflait la mer j’ai senti sa présence plus forte, et comme on m’avait oubliée j’ai Continuer la lecture #été2023 #05bis | la mer

#été2023 #04 I les vacances

Les vacances. Depuis Bastia on prend la route de la Lagune, on passe le hameau de Pineto, on se gare sous les arbres. Dans l’air l’odeur des pins et des eucalyptus, de sable tiède. On déplie la table et les chaises de camping à l’ombre de la pinède. Une radio diffuse une chanson de Claude François, Petra se déhanche, chante, Continuer la lecture#été2023 #04 I les vacances

#été2023 #03 | partout en elle où tirer

@ Vala Ouvrier Comme je l’ai dit Eva dévalait quatre étages, traversait la cour, le hall, et entamait sa course à pied le long de l’avenue Jean-Jaurès du boulevard la Chapelle du boulevard Barbès. Elle ne voulait plus descendre sous terre. Ses muscles tendus l’emmenaient. Elles et eux pouvaient beaucoup de choses comme se déplacer vite respirer voir plus loin Continuer la lecture#été2023 #03 | partout en elle où tirer

#été2023 #03 | personnages

Comme je le disais, elle tentait par le geste d’écrire de rassembler un corps et un esprit qui ne se parlaient pas bien. Cela ressemblait à un petit décalage qui la mettait parfois dans des situations délicates. Souvent son corps globalement absent se coupait de son milieu pour passer totalement inaperçu, et si jamais le charme d’invisibilité que donne généralement Continuer la lecture#été2023 #03 | personnages

# été 2023 #01bis | Ce qu’il se demandait.

Avait-elle connu cela elle aussi ? Ce grand surgissement impératif et qu’il faudrait ne faire que cela quand tout le reste serait reporté à plus tard  n’aurait plus d’importance et ce serait jusqu’à perdre existence tombé dans le néant pour ouvrir toute la place du corps au-dedans qui dicte depuis la tête ou depuis le ventre comme cela l’avait dépassé le Continuer la lecture# été 2023 #01bis | Ce qu’il se demandait.

#été2023 #00 | celui-là en particulier

bien embêtée, tous mes livres enfermés attendant la fin du chantier pour être délivrés, je n’ai que la mémoire pour les retrouver, les reconstituer, les réinventer — pas facile —, leur odeur à chacun et à celui-là en particulier peut-être un peu plus acide, le papier, le corps jaune du livre, le titre en deux couleurs, ou alors quoi me séduit ou Continuer la lecture#été2023 #00 | celui-là en particulier

#été2023 #lire&dire | dans le mouvement de lire d’autres prologues

Dans certains des prologues que je découvre il y a la présence du corps. La lecture qui convoque les sens. C’est dans tel lieu. Sous telle lumière. Il fait froid ou chaud, s’il fait froid on s’emmitoufle… comme on a replié ses genoux pour s’approcher plus près des mots avec le cœur qui bat. Une couverture craque. Certains livres s’ouvrent Continuer la lecture#été2023 #lire&dire | dans le mouvement de lire d’autres prologues

#techniques #04 | Ce que c’est que le toucher

Le bois c’est son métier. Ça se voit à ses mains, à ses épaules, aux muscles de ses avant-bras qui soulignent au ralenti chacun de ses mouvements. Ça se voit à ses mains surtout, à la peau épaisse depuis le bout des doigts jusqu’en haut de la paume, aux cicatrices de toutes les couleurs, jusqu’à la blessure toute fraiche, aux Continuer la lecture#techniques #04 | Ce que c’est que le toucher

#techniques #04 | partir, revenir

Ce que c’est que partir sans savoir si on va revenir, la clef dans la serrure se raviser, pousser la porte, faire quelques pas dans le couloir, s’approcher de la table du salon et reformer une pile nette de vieux magazines, laisser échapper un soupir, avec la prescience que ce départ ressemble à un adieu, retendre la couverture en crochet Continuer la lecture#techniques #04 | partir, revenir

#techniques #03 | derrière la pierre

Derrière les silences, mon corps aplati de chagrin. Ce sont des choses qu’on ne dit pas — c’est la fin. L’insensé, l’inéluctable, une condamnation impossible à entendre. Soudainement je comprends et mes pensées s’effondrent sur elles-mêmes. Derrière les silences mon corps se repaît de larmes, abandonne, au milieu d’un lit défait, se retourne, cherche une présence dans la nuit, écoute Continuer la lecture#techniques #03 | derrière la pierre