#P6 Perceptions

Jeudi 29 juillet – Peindre. Regarder les pigments se diluer dans l’eau, un infini de grains microscopiques se répand dans le liquide et le colore, en imprégner le pinceau et le faire glisser sur la feuille, une porte s’ouvre sur l’ailleurs. Mercredi 28 juillet – On sonne à la porte, un facteur nouveau style a débarqué de sa camionnette et Continuer la lecture#P6 Perceptions

#P6 Seule pour écrire

Pensant « seule pour écrire » je joue l’effarement. Seule je n’ai pas grand mal à l’obtenir… mais qui est seule ? Seule je me parle, seule depuis longtemps Brigetoun fait des plaisanteries plus ou moins drôles. Brigitte cherche toujours l’envers de l’idée, et bataille contre pour retrouver l’endroit. Bri, agacée par son nom, joue les sérieuses appliquées. Brigitte trouve que Brigetoun donne Continuer la lecture#P6 Seule pour écrire

#P6 (1) ce qui reste au dessus du tamis

Mardi 20 – C’est déjà trop loin ? Rien n’apparaît qui se distinguerait de la chaleur, de la torpeur et l’impression enveloppante d’être privée de mon rythme et le dos qui le rappelle. Mercredi 21 – Le son de quelques gammes, petits fragments de morceaux qui s’imposent, juste le temps de faire résonner la caisse contre moi, de sentir les cordes sous les Continuer la lecture#P6 (1) ce qui reste au dessus du tamis

#P6 Effleurer à rebrousse-poil

La lame du cutter sur la ligne noire au crayon guidée par la règle en plastique blanc. L’épaisseur du papier aquarelle qui résiste oblige le cutter à refaire le même trajet, de gauche à droite. Il faut mettre le corps debout pour peser sur la lame, mais c’est insuffisant. Il faut qu’elle morde plus profond jusqu’à la plaque métallique. Une Continuer la lecture#P6 Effleurer à rebrousse-poil

#P6 Humeurs

dimanche 18 A fleur de terre, les petites choses qu’on observe font de petits moments. L’ambivalence de ce moment tient à autre chose, une insatisfaction, une solitude, je ne sais. Ou aux herbes dures, mal coupés «en brosse». Nature sans sensualité. Lundi 19 On est pas forcé d’être moderne. On peut passer des moments doux, bercés comme par une vague, Continuer la lecture#P6 Humeurs

#P6 Ne pas sembler prendre parti

Vendredi. La première page du « Promontoire » de Victor Hugo s’est détachée de sa tranche.  Ça s’est passé entre mes mains. Le dégât pourtant a dû commencer plusieurs emprunts avant le mien. (L’affirmer fermement à la bibliothécaire, en cas de remarque.)  Jeudi. Ni par téléphone, ni par sms, il ne m’avait laissé penser qu’ils viendraient à deux. Elle m’avait demandé de la Continuer la lecture#P6 Ne pas sembler prendre parti

#P6/ Le soleil glisse

À mon bureau, vers la mi-journée. Le soleil oblique, organisé par les volets entrouverts et les montants de la fenêtre, pose des formes géométrique sur le plateau de mon bureau et sur les pages de mon cahier. En allant trop vite, je les ai pensées jaunes, ces taches lumineuses, car le soleil (depuis quand ?) est jaune. Convention de dessins Continuer la lecture#P6/ Le soleil glisse

#P6 Aujourd’hui en friche

DimancheL’ancien petit potager si bien ordonné, avec ses massifs carrés cernés de bois, est aujourd’hui en friche. Plus aucune trace de la coriandre, du persil, des tomates, courgettes, poivrons, aubergines ; les herbes hautes, sèches ont tout envahi. Reste l’odeur de curry de ces plantes qu’on trouve habituellement sur les dunes au bord de l’océan et dont j’oublie constamment le Continuer la lecture#P6 Aujourd’hui en friche

P#6 A week in a life

samedi Le rideau gris entre-ouvert devant moi, de l’autre côté de la pièce, en face, un autre rideau gris, lui aussi entre-ouvert. Entre eux, l’espace de la salle. Et dans l’ouverture du rideau, il y a la moitié d’un visage et d’un corps qui m’observe et qui voit certainement la même chose : une moitié de visage et de corps qui Continuer la lectureP#6 A week in a life

#P6 Seule

Allongée sur le lit, la lumière prête à décliner doucement, pas un mot de prononcé de la journée. Lire à voix haute ? Caler son cou dans la dépression au milieu de l’oreiller. A gauche la fenêtre entrebâillée, des voix d’hommes et parfois de la guitare. A droite la porte ouverte et des voix d’enfants qui jouent. Tout un monde qui Continuer la lecture#P6 Seule