#rectoverso #10 | L’œil du souvenir

Un coin à l’ombre. Un petit pré en longueur bordé par un chemin de sable. Chemin facile piétonnier, réservé aux promeneurs, tranquille, praticable par tous les âges, toutes les forces, tous les accessoires de promenade. De la poussette pour bébé et du vélo pour enfants au fauteuil roulant, du bâton de marcheurs confirmés à la canne torsadée pour grands-pères fatigués. Continuer la lecture #rectoverso #10 | L’œil du souvenir

#rectoverso #02 | orage

La lumière s’évanouissait du ciel, la nappe du buffet semblait encore plus blanche sur le carré d’herbe qui perdait ses couleurs. Verres à la main, rouge aux lèvres, chaussures de cuir, robes choisies, chemises de prix, cols de vestes et décolletés d’où les effluves des eaux de toilette ne s’étaient pas encore évaporés, ils se groupaient dans ce seul espace libre au centre du jardin du musée Delacroix, l’occupant tout entier, certains plus stratégiquement positionnés à portée des petits fours, Continuer la lecture #rectoverso #02 | orage

#boost #07 | ce sera ce serait

Ce sera, ce serait le matin à la lueur dépliée de la lampe avec un bout d’arbre. Ce sera un oiseau pour tous les autres, juste le chant, sans les plumes. La neige serait rare. Ce sera le coude contre l’angle vif du bois de la table, et le cul de travers dessus la chaise dure aux trois coussins. Ce Continuer la lecture #boost #07 | ce sera ce serait

#Boost #04 | au petit pire

pousser la porte — ou enjamber la fenêtre — selon — sauter de la hauteur de son corps — penser mourir — même en tombant de ta hauteur tu peux mourir — mourir ce serait ça le pire — ce serait quoi le pire — impuissance elle dit — impuissance à sauver le monde c’est ça le pire — le monde Continuer la lecture #Boost #04 | au petit pire

#écopoétique #03 | Un jardin

car il faut le dire, si c’était un jardin stérilisé, couvert de tonnes de graviers neutralisant la pousse  des herbes dites mauvaises et donc évitant tout travail d’entretien à l’ancienne propriétaire, il avait de grands arbres : deux hauts cyprès bleus de Californie, un néflier, deux pins quasi parasols, un olivier dans la force de l’âge. Très vite il a fallu Continuer la lecture #écopoétique #03 | Un jardin

#anthologie #13 | De la cuisine.

La maison est tranquille, sur le balcon une femme étend du linge en regardant le passage sur la droite où passent tous les enfants ou presque le matin pour entrer à l’école et au collège, ceux de l’école pépient comme le merle encore plutôt dans le matin, ils parlent fort et rient souvent, ceux du collège sont plus sérieux et Continuer la lecture #anthologie #13 | De la cuisine.

#anthologie #12 | E. W. N.

Moins qu’un prolongement de la plaine crayeuse, Épernay se présente comme allant de soi, comme étant de nulle part ailleurs que d’entre soi. Des maisons à un étage, larges, aux toits noirs, des maisons à un étage, plates, faites en brique, d’autres en pierre, des immeubles à un étage, même pas deux, ou si peu, des entrepôts des volets des Continuer la lecture #anthologie #12 | E. W. N.

#anthologie #07 | travail de lumière

Porte grande ouverte, longue inspiration de la fraîcheur du matin. M’asseoir à ma table de travail, voir les grands arbres penchés se coiffer des premiers rayons jaunes. Sol froid sous mes pieds nus, goût de café chaud. La nuit se couche. Le soleil ouvre un œil par la fenêtre de la cuisine. Apercevoir derrière la porte entrouverte, les premières ombres Continuer la lecture #anthologie #07 | travail de lumière

#été2023 #04 I les vacances

Les vacances. Depuis Bastia on prend la route de la Lagune, on passe le hameau de Pineto, on se gare sous les arbres. Dans l’air l’odeur des pins et des eucalyptus, de sable tiède. On déplie la table et les chaises de camping à l’ombre de la pinède. Une radio diffuse une chanson de Claude François, Petra se déhanche, chante, Continuer la lecture #été2023 #04 I les vacances