autobiographies #11 | Neuf lhouettes

Salopette de velour marron, stylos dans la poche de poitrine. Un short douteux, un béret basque, un mégot au bec. Bleu de Chine, grosse chaîne en or, sbacca. Bleu de chauffe usé, une main de menuisier, quatre doigts. Bonnet de laine, carré de soie. Murphy technique, pieds nus dans ses chaussures de pont. A la ceinture ou sur l’épaule, banane Continuer la lectureautobiographies #11 | Neuf lhouettes

autobiographies #11 | manières (d’êtres habillés)

Les trois stylos de la poche poitrine, une tache d’encre marque la couture inférieure ; la veste en lainage anglais« Old style » sur la chemise jean délavée. La pointe rouge d’une décoration, comme un pins, au revers du col; le velours alezan brun roux clair du pantalon, les tennis —11 taille américaine— avec l’accroc qui s’effiloche à la pointe du pied droit, Continuer la lectureautobiographies #11 | manières (d’êtres habillés)

#P8 bis – à tu tête

Tu crois l’entendre.  Bruits d’une foule  — non pas sa voix — dans la foule, derrière la voix qui, annone tu crois entendre son pas. Tu crois, c’est tout. Tu dis, je crois. Puis je me suis trompée.Tu portes toujours la même robe. Elle s’effiloche. Te montre dans ses jours ; que tu oublies de laver. Tu restes des jours sans Continuer la lecture#P8 bis – à tu tête

#P6 | Mémoire immédiate

Comme la veille — deux premières questions — bien dormi — bien déjeuner — comme la veille — deux oui rapides — la voix est bonne — sans faiblesse — comme la veille — elle dit qu’elle regarde la télévision — elle dit qu’elle remplit les feuilles de coloriage Comme la veille — elle met du temps à décrocher le Continuer la lecture#P6 | Mémoire immédiate

#L3 Nulle part

être mouche plutôt que bouche suis parti. Croire que tout peut commencer parce qu’on est arrivé nulle part. « Pars. Pour toi il est temps » il l’a dit. Je suis monté dans le premier train ; un billet pour T.  (Tabula rasa, Tipaza, Terezín. Tiepolo. Violon. Noce. Ghetto) Le doigt  posé au hasard sur la carte. Un arrêt en surplomb de la Continuer la lecture#L3 Nulle part

L’arrêt (esquisse)

Il peut continuer à pieds mais il y a les bandoulières de son sac à dos; elles lui cisaillent l’épaule, celle de droite surtout, usée jusqu’à la corde et rafistolée avec un bout de corde trouvée au fond du sac. Il faut qu’il lâche au moment d’arriver. Ce sac, vingt deux ans qu’il le traine. Improbable c’est le mot que Continuer la lectureL’arrêt (esquisse)

Bleu de ciel

en multipliant         les points de vue         s’en libérer         par un appel d’air                   répéter à l’infini        une litanie          une blessure qui ne guérit         jamais         écrire, oui         pages         imbibées de ciel bleu         comme si le bleu du ciel         tombait                  de votre poche         comme ce        bleu de ciel                 l’offrir        ce bleu de Continuer la lectureBleu de ciel