#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

L’aide-soignante revient avec un yaourt. Elles sont quatre maintenant dans la petite chambre. Avec tout le matériel médical qui vient d’arriver, et les meubles, il ne reste pas beaucoup de place. L’aide-soignante redresse un peu le lit. « Allez, Mme C., on va essayer de manger ce yaourt. Il est frais. Ca va vous faire du bien. » La mère regarde sa Continuer la lecture#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

#été2023 #03 | « Un café ? »

« il ne reste que l’absence pour se rendre visible » (Claire Marin, Être à sa place, LDP, 2022, p. 39) Comme je l’ai dit, une tignasse et une main dans la demi-pénombre. Endormie sur un matelas improvisé posé sur des palettes. Tout contre une fenêtre aux carreaux cassés et la végétation qui entre dedans à flots verts et lumineux. Je n’ai Continuer la lecture#été2023 #03 | « Un café ? »

#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

Comme je le disais, le patriarche un brin décati nous accueillit de son air bourru, accoudé à sa table de travail échappée de l’incendie quelques années plus tôt. Nous savions le trouver là-haut en ce début de nuit, fumant une dernière pipe avant d’aller enfin poser sa tête ourlée de fins cheveux argentés sur le vaste oreiller en dentelle. Toute Continuer la lecture#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

#techniques #06 | Palomar va au cinéma

Palomar va au cinéma. Il n’a pas choisi encore son film. Un peu introverti, il n’a pas tellement de contacts avec les autres, et ne sait pas choisir. Tout en marchant il lit son petit papier, il a noté les films de la semaine. Il est en retard, le voilà qui accélère. Et comme toujours il demandera son avis à Continuer la lecture#techniques #06 | Palomar va au cinéma

#photofictions #02 | cette photographie, ma préférée

Cette photographie, ma préférée. Je me souviens à peine de ce visage, ou plutôt de cette époque, j’aurais voulu la photographier encore, j’aurais voulu retrouver cet abandon. Dans l’appartement de Bastia un matin, des murs clairs, des meubles en bois d’érable massif, miellés de cires, volutes de fumée, son visage, celui du matin. Elle allumerait sa cigarette, dans ce geste Continuer la lecture#photofictions #02 | cette photographie, ma préférée

#40. #26. Le journal a dit n’importe quoi.

Elle était devant sur la photo, elle va rentrer maintenant. Son fils a un quad. Il se l’est payé tout seul elle ne veut pas savoir d’où lui vient l’argent ça la soucie elle sait bien qu’il tourne le soir, une moto de cross loin dans les chemins non il préfère tourner dans la ville pétarader longtemps dans certaines rues. Continuer la lecture#40. #26. Le journal a dit n’importe quoi.

#40jours #27 | ça te gêne que j’aime la mer ?

Dis-moi tu n’aimes pas la mer ? Et ta mère ? Tu ne préfères pas ton père ? Il est comment ? Encore jeune, même vieux ? Ou vieux, encore jeune ? Tu le trouves comment ? Tu le vois encore souvent ? Il vit encore avec ta mère ? Il habite à la mer ? À la ville ? Dans quelle ville ? Nice? Le Havre ? Marseille ? Tu trouves que Marseille Continuer la lecture#40jours #27 | ça te gêne que j’aime la mer ?

#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

« Le Rassemblement national (RN) réalise une percée historique en faisant élire 89 députés dans cette nouvelle Assemblée et devient, hors coalition, le parti d’opposition qui compte le plus d’élus. Pour la première fois lors d’un scrutin majoritaire sous la Ve République, le parti d’extrême droite dépasse aussi largement le seuil des quinze députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire, Continuer la lecture#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

#L12 | quand les voix s’éteignent

Les voix s’éteignent en premier, elle arrive quelque part, phrases ritournelle, et leur faire rendre gorge, comme tordre un chiffon pour lui extraire la dernière goutte, jusqu’à ce que les voix s’éteignent et qu’elle arrive quelque part, être arrivée à la mer et ce n’avait pas été simple pour elle qui avait plutôt l’habitude de se laisser prendre en charge Continuer la lecture#L12 | quand les voix s’éteignent

Lieux int dits

En me rendant au 60 de la rue Pigalle je ne pensais pas revoir la 4L blanche de ma mère ; j’imaginais plutôt y projeter Baudelaire. Une fois par mois, ma mère s’arrêtait rue Pigalle. Nous l’attendions, mon frère et moi dans l’automobile garée en double file devant le 60, ou le 62, de la rue. Elle se tournait vers nous Continuer la lectureLieux int dits