autobiographies #02 | traces

Le monde dort. Lui seul est éveillé. Comme chaque matin depuis quelques mois Marcel ouvre les yeux vers cinq heures. Il ne se lève pas de peur de réveiller Jeanne et regarde par la fenêtre aux volets ouverts le ciel qui peu à peu dévoile son aurore. Lorsque l’énumération pensive des tâches qu’il ne peut plus accomplir cesse, il relève Continuer la lectureautobiographies #02 | traces

autobiographies #02 | elle, lui, et lui

Elle écoute, elle pense qu’elle écoute, agitée sans cesse, le repas à préparer, la vaisselle, ranger, répondre au téléphone, à son mari, à son fils, un mail urgent, et du fond de la cuisine rassure : oui je t’écoute et pour le prouver répète la dernière phrase entendue, entendue pas écoutée pour vous relancer, c’est qu’elle aime vous tirer les Continuer la lectureautobiographies #02 | elle, lui, et lui

autobiographies #02 | portraits

Extérieur nuit de la fenêtre du premier la rue déserte, un homme marche de long en large en déclamant, ça doit être une langue slave. Voix chaude qui enfle, véhémente, coupée de petits rires vite réprimés et de oh la la oh la la presque chantés, c’est cette voix qui a poussé a ouvrir la fenêtre. Le blanc du pantalon Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits

autobiographies #02 | portraits en coupe

Il a les traits fins et doux d’une fillette, des cils longs, des doigts de pianiste, Antoine. Il travaille au Pôle bois à trente minutes de route de chez lui. Il y compte et transporte des rondins. Un boulot régulier, alimentaire, il s’y est fait des potes avec qui boire des bières le week-end autour du barbecue. Il ne boit Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits en coupe

autobiographies #02 | Djibril et Sidonie (pour commencer)

Djibril est en retard. Il a rendez-vous à 15h00 à la piscine municipale. Ses copains vont l’attendre et il n’aime pas ça, faire attendre les copains. On dirait que sa mère le fait exprès. De le mettre en retard. Elle n’aime pas le voir disparaitre tout un après-midi. Il le sait. Elle n’aime pas l’été et les grandes vacances et Continuer la lectureautobiographies #02 | Djibril et Sidonie (pour commencer)

autobiographies #02 | portraits («Stèles»)

I Un mandarin; il ne voit pas tout de suite la courbure de la terre mais une place de granit. Les strates du temps lui apparaissent au loi il sait qu’elle est là le large après les remparts. Dés le matin, Dédé s’attable dés 10h . Une phrase : on déguste à la Dégustation. On ne sait pas pourquoi, le vent Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits («Stèles»)

autobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

… la première fois que, et ne vais pas aimer ma voix, ce qu’il en restera, bruits de moteur de soufflerie du chauffage de grincements plastique contre plastique et le sifflet continu air vif vitre entrouverte, toujours, entrouverte – les portraits de l’intérieur et des boucles périodiques, j’ai connu quelqu’un qui c’est comme vu, au matin de ce jour, vu, Continuer la lectureautobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #02 | portraits

Elle est toute ronde et porte des robes à petites fleurs, des gilets, boutons acidulés, achetés au marché. Elle jette un dernier coup d’œil à sa cuisine au carreaux impeccables, s’assure d’avoir mis au frigidaire le reste de haricots en boite. L’homme avec lequel elle vit depuis plus de trente ans a mis son chapeau et attend qu’elle sorte pour Continuer la lectureautobiographies #02 | portraits

autobiographies #02 | en passant

Luc Luc exposait dans l’auditorium de la médiathèque, lieu feutré. Il s’était habillé avec soin, artistiquement. Il y avait un monde fou venu voir l’expo et le rencontrer. L’installation vue-débattue, les invités, les officiels, Luc nous dirigions vers le buffet. Quelques cacahuètes et c’était tout. Luc alors, monta sur une table, retourna ses poches et théâtralement claironna « pas d’argent, pas Continuer la lectureautobiographies #02 | en passant