autobiographies #03 | rideau

C’est comme un rideau vert qu’ils tirent entre le monde et nous. D’au-delà, des sons nous parviennent étouffés, cris d’enfants jouant dans la cour, commérages des ménagères à leur fenêtre, et la succession des RER à 7h12, 7h22, 7h32, 42, 52… Ils sont trois, dressés vers le ciel, souples comme des plumes. Dès qu’ils sont en feuilles, ils font masse, Continuer la lectureautobiographies #03 | rideau

autobiographies #03 | Pefko

Essence de lumière, un pin sur une île grecque. Jamais le même – jamais la même. Une légère vibration rayonne à travers le corps calé à la jointure du tronc écailleux et des racines découvertes, avant leur plongée dans le sable. Les branches oscillent sous le souffle du Meltemi et diffractent les rayons du soleil. Quelques épines se décrochent, hésitent, Continuer la lectureautobiographies #03 | Pefko

autobiographies #03 | chétif et solitaire

C’est pas de la tristesse, mais juste de l’émotion. À repenser à lui si frêle sur le bord du chemin. Si perdu dans ce paysage de rochers, de prairies, de cailloux, de mousses, de lichens. Si fragile dans cette courbe du chemin. À l’écart du passage des troupeaux. Si peu de passants arpente ce sentier de pierrailles qui serpente jusqu’à Continuer la lectureautobiographies #03 | chétif et solitaire

autobiographies #03 | des arbres

Elles se sont assises à l’abri du plaqueminier, l’une sur une souche, l’autre sur un tapis de feuilles et de bois morts. Augustine avait demandé à Camille de l’accompagner jusqu’à la berge à la lisière du bois, un endroit touffu à l’opposé de la clairière, là où la couleur de l’eau est étrange, aussi nébuleuse que la mémoire de la Continuer la lectureautobiographies #03 | des arbres

autobiographies #03 | arbres

À mesure qu’avance l’après-midi l’ombre arrondie têtes ciselées des pins découpe en les mangeant les rochers rouges. Tu viens t’assoir presque à même le sol, sur une racine émergeant de la terre. Tu déposes un moment le poème que tu trimbales depuis le matin comme un cailloux coincé sous ta chaussure. Quand tu lèves les yeux, le ciel bouge dans Continuer la lectureautobiographies #03 | arbres

autobiographies #03 | bambous carnivores

Nous étions seules, mes sœurs et moi, livrées aux arbres de la pinède, tout en bas du champ qui longeait la ferme en contrebas. Nous n’avions connu que ces pentes dangereuses, pente des cours et des murets, pente des fenêtres, pente des éviers, pente des cavales, nos genoux ouverts et saignants toute l’année, qu’on désinfectait à l’eau oxygénée, creusant encore Continuer la lectureautobiographies #03 | bambous carnivores

autobiographies #03 | le noyer

A3 – Arbre L’humide odorant du dessous de tes branches remplace la chaleur de l’été. Humus, terreau, champignons et tous ces longs filaments blancs qui sont vos discussions feutrées. C’est le temps des récoltes, des compotes, du sucré des confitures et des bocaux bien clos pour tenir tout l’hiver, quand la fumée du feu de bois nous rhabille tout entiers. Continuer la lectureautobiographies #03 | le noyer

autobiographies #03 et 04 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

passe la montagne le soleil, ce jour nouveau, le nom de la montagne, les noms de chaque montagne falaise et barre, cette route, le pont de nann, quelqu’un est mort ici, nouveau jour, le trousseau allégé ne tinte pas, le carton le plastique grincent toujours, sifflet de la vitre entrouverte toujours mais pas de soufflerie, que moteur, n’aimerai pas plus Continuer la lectureautobiographies #03 et 04 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #03 | noisetiers

Ce chemin comme l’une de ces visions d’un rêve, interchangeable dans l’esprit, pouvant se glisser dans n’importe quel paysage foulé. Un paysage de nature, une évidence, là où la nature humaine n’a pu que laisser sa très légère empreinte, là où les arbres sont des êtres bien plus intéressants, là où on l’on perçoit leur silence on s’étonne aussi du Continuer la lectureautobiographies #03 | noisetiers

faire un livre #13 | réécriture avec A #03 De Grégoire Schunck à La mujer con el pelo naranja

«  De mes années lycée, souvenir de cette chevelure, de cette voix et de ce nom, comme si chaque trace à elle seule n’avait suffi à le fossiliser dans la mémoire ; première, la chevelure, elle s’imposait au regard – chevelure tenant plutôt d’une tignasse pour sa forte densité au centimètre carré, en bataille avec elle-même comme dressée au dehors autant Continuer la lecturefaire un livre #13 | réécriture avec A #03 De Grégoire Schunck à La mujer con el pelo naranja