autobiographies #12 | dislocation

Cela participe de la dislocation d’un être, des facettes qu’il reste de lui, qu’il a bien voulu laisser appréhender, ou de ce que je souhaite garder en souvenirs. Ce qui se détache en premier c’est le presse-papier , cette boule en verre, très lourde pour mes mains d’enfant, garnie de filaments de couleurs qui s’entremêlaient comme des routes, non des Continuer la lectureautobiographies #12 | dislocation

autobiographies #12 | Le magasin

Les gravures de mode. Les gravures de mode représentaient des femmes en deux dimensions, grises, le port altier, le regard droit, inexpressif, sans attentes ni désirs, même pas celui d’être admirées. En chignon en intérieur, parfois dehors en chapeau, les volants de leurs robes tout aussi gris, rarement rehaussés de couleurs très pâles comme sur les cartes postales de la Continuer la lectureautobiographies #12 | Le magasin

autobiographies #12 | c’est de la bonne !

Elles courent, elles poussent, à l’air libre ou enserrées dans une serre. se disputant les faveurs du soleil ou la chaleur des lampes DEL, elles sont lascives ou vivaces, fraîches ou désséchées, elles sont nimbées d’odeurs aromatiques qui nous transportent au delà de la Loire, dans les garrigues d’un bout de crau, entre Camargue et Durance. Bercées et ballotées entre Continuer la lectureautobiographies #12 | c’est de la bonne !

autobiographies #12 | les vieux agendas

Ils ont toujours été là, les dents serrées aux souvenirs. Sélectifs, lacunaires, cryptiques, ils laissent parfois échapper un point d’exclamation ; ils ignorent majestueusement que je veux les lire et les comprendre une éternité plus tard. La première entrée date du premier janvier 1983 : « Rien de spécial. Dîner sur la place. Magasin. »   Quelle place ? Quel magasin ouvert un premier janvier ? Je Continuer la lectureautobiographies #12 | les vieux agendas

autobiographies #12 | dans un bureau

S’imposent à la vue, en entrant, sur le mur de gauche les trois fusils à pierre, leur long et fin canon qui semblent si fragiles et dangereux, leurs décors discrets de métal, et pour l’un les cordelières vertes de laine tressée qui pendent de la crosse, deux poignards dans leur étui de cuir décoré d’appliques, ton sur ton pour l’un, Continuer la lectureautobiographies #12 | dans un bureau

autobiographies #12 | vestibulaire

Les marques sont récentes. Un radiateur à bain d’huile a joué là aux autos tamponneuses. Il y a des lambeaux de tapisserie qui frisent et à certains endroits, ça plonge jusque dans le mur et pourtant il est dur, là, le mur, c’est l’ancien mur extérieur, on n’y a pas plaint le ciment ni les galets de Garonne, pas comme Continuer la lectureautobiographies #12 | vestibulaire

autobiographies #12 | parcours insolite

Une lettre terrible de ma mère, un je t’aime sur une carte postale, des galets ronds dans un vase transparent, une petite statue de Boudha, un vieux Polaroïd, une boule de noël cassée, des morceaux de puzzle non faits, un encens à moitié consumé, un sac à chien, des piles usagées, une petite lampe torche sans piles, un tournevis pas Continuer la lectureautobiographies #12 | parcours insolite

autobiographies #12 | ça t’fait rire quand j’dis

Au dehors cette boîte sphérique c’est tout petit. A peine entrée c’est l’immensité. Elle ne voit pas les bords, franges invisibles, si lointaines, si proches, si personnelles. Elle ouvre grand les yeux, elle écoute les bruits d’une vie sans trier, sans juger, sans nostalgie, pense-t-elle. Difficile de regarder chaque objet sans fantasmer sa part de bonheur. Tout est mélangé, rien Continuer la lectureautobiographies #12 | ça t’fait rire quand j’dis

autobiographies #12 | la maison du fond

Côté Nord de la cour-jardin, la maison du fond s’élève en face de l’immeuble principal, façade jaune fané, volets verts, cigale en céramique près de la porte-fenêtre. Une spécialité marseillaise, cette pièce unique, souvent salle de jeux pour les enfants, ici devenue un débarras bordélique, un cafouche. À vider. Le long du mur aveugle, face à la porte, un buffet Continuer la lectureautobiographies #12 | la maison du fond

autobiographies #12 | coiffeuse marbre rose, dessus dessous et à côté

Un flacon vide vaporisateur de parfum, décoré de motifs floraux, couronné d’un bouchon ciselé, une étiquette « eau impériale déodorante Guerlain » ; un bouddha blanc ; un autre flacon de parfum vide « Tropicaron 100 ml 80 % vol, sent la vanille, les îles, le bouchon est enveloppé d’un petit morceau de tissu madras dans les tons orangés ; un petit arbre de pierres multicolores, Continuer la lectureautobiographies #12 | coiffeuse marbre rose, dessus dessous et à côté