dialogue #04 | vous n’oublierez pas

Nuit. Nuit noire. Une tombe. Vous êtes morte et dans cette tombe rien, non rien ne vous reliera plus jamais aux humains. Et ce que vous étiez alors dans ce corps, un corps parfois encombrant, vous ne l’oublierez pas. Vous n’oublierez pas la façon dont vous êtes lentement entrés en contact, l’apprentissage de sa présence, l’apprivoisement de l’absence de l’esprit. Continuer la lecturedialogue #04 | vous n’oublierez pas

dialogues #04 | au fil du temps

Vous me raconterez les jours et les nuits de ce jardin. Vous décrirez les boutons de rose, respirerez le jasmin, devinerez les hortensias derrière le timbre de pierre. Vous me parlerez. Vous craindrez d’oublier un détail.Racontez-moi tout ce dont vous vous souvenez.Vous bercerez la nuit de votre voix grêle comme un souffle de vent frôlerait les feuillages. Vous penserez que Continuer la lecturedialogues #04 | au fil du temps

dialogue #04  | les cocons

Plus tard, vous regarderez peut-être à nouveau les étoiles.  Les noms, vous les aurez oubliés. Les noms des étoiles, sûrement, les noms des constellations, peut-être pas tous. Le noir vous restera. Peut-être quelques points blancs. Vous oublierez ces noms parce qu’on oublie ce qu’on n’utilise pas, ce qu’on n’utilise plus. Mais vous vous souviendrez peut-être de cette soirée dans ce Continuer la lecturedialogue #04  | les cocons

dialogue #05 | Ombre du grand D’ombre

Tu es là depuis que j’ai éteint la lumière. Infailliblement. « La veilleuse au clou ! » avait dit mon père, « Au clou ! » et je l’avais vue filer à vélo sur des routes merveilleuses qui l’emmenaient briller au loin. « La veilleuse, c’est pour les petits ! » avait-il dit aussi, pour enfoncer le clou là où ça faisait mal — il faisait ça, tu vois, Continuer la lecturedialogue #05 | Ombre du grand D’ombre

dialogue #04 | le bruit du corps qui tombe

[retrouver mes personnages — mes hommes du Nord comme je les appelle –, partis à l’assaut d’une falaise infranchissable | dans l’après-midi, alors qu’ils sont engagés le long d’une paroi difficile, il arrive un malheur | un rapace, aigle ou milan noir, délogé de son aire défroisse ses ailes pour s’envoler au-dessus du vide et dans le mouvement déséquilibre Päl, Continuer la lecturedialogue #04 | le bruit du corps qui tombe

dialogue #04 | les voiles tombent à nouveau

les voiles tombent à nouveau sur la scène alors que derrière eux tout le mobilier disparait une autre fois dans ce qui ressemble à un mouvement de corps d’objets visibles et invisibles vacillants  dans la nuit embrassée par la mer Au sein du labyrinthe circulaire peu après mis à nu dans cette intermittence rendue par le positionnement et l’éclipse des Continuer la lecturedialogue #04 | les voiles tombent à nouveau

dialogue #04 | as we went kneeling through the dark.

Votre tête aura explosé. Vous me direz, si la tête pense à quelque chose avant l’impact. Vous direz le nombre compté des enfants jamais portés. Vous et le terre-plein central à jamais encastré, vous et vos drôles idées de voyage et d’altérité. Vos idées fichées dans le béton de la nuit d’ici. Est-ce que votre tête à vous ne va Continuer la lecturedialogue #04 | as we went kneeling through the dark.

dialogue #04 | une voix dans le noir

J’écoute, les yeux fixés au plafond, ce que la nuit me livre de toi Je t’écoute A travers les volets, les lumières du chantier de fouilles archéologiques, les réverbères Si j’avais su Tu ne pouvais pas savoir Il aura donc fallu cette nuit-là, il aura fallu partager l’intimité d’une nuit de juillet pour que les paroles si longtemps emmurées adviennent. Continuer la lecturedialogue #04 | une voix dans le noir

dialogue #4 | nuit sur un jardin

Bonsoir… non ne fais pas attention, il fait trop splendidement nuit dans ce jardin et tu ne peux pas me voir, et puis bien entendu tu ne m’as pas reconnue dans la petite foule quand tu es arrivé | nous devons faire partie d’une fournée d’invitations comme elle les lance de temps à autre – longtemps que je n’étais pas Continuer la lecturedialogue #4 | nuit sur un jardin

dialogue #04 | la couleur du silence

Vous serez étendu à mes cotés, la chambre sera plongée dans l’obscurité. Vous me direz : il fait tout noir.Vous préciserez : oui il fait nuit. Je ne répondrai rien.Je me rapprocherai et vous me direz : attends je me retourne, et vous ouvrirez les bras pour m’y accueillir. Vous ne direz rien de plus et tenterez de laisser le Continuer la lecturedialogue #04 | la couleur du silence