#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

« Le Rassemblement national (RN) réalise une percée historique en faisant élire 89 députés dans cette nouvelle Assemblée et devient, hors coalition, le parti d’opposition qui compte le plus d’élus. Pour la première fois lors d’un scrutin majoritaire sous la Ve République, le parti d’extrême droite dépasse aussi largement le seuil des quinze députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire, Continuer la lecture#40jours #10 | à Colombes-les-Vallées elle chantait

#40jours #04 | confettis du quotidien

Sol. Si seulement. Lumière rasante, abrasive sur le bitume gris fer, gris parle, tout en nuances et traces de pas, salissures, le gris se fonce, se fronce, vite, vite, se plisse et s’épaissit, matière changeante, gluante et souple, rigide ou sèche, ancienne ou plus récente, difficile de voir la différence dans ce mélange des genres, tons sur tons, la frontière Continuer la lecture#40jours #04 | confettis du quotidien

#40 jours #03 | Les Gaboriau

Qui connaît Émile Gaboriau ? Qui l’a lu ? Quel livre ? L’Affaire Lerouge, son plus célèbre ? Le Chantage ? Les Gens de bureau, La Vie infernale ou La Disparition ? Non ? C’est qu’on ne lit plus beaucoup Gaboriau. D’ailleurs, moi-même… Qui se souvient de Gaboriau ? À Saujon, où il est né là en 1832, c’est la célébrité locale, et comme il a écrit des Continuer la lecture#40 jours #03 | Les Gaboriau

transversale # 03 | son chapeau tout gelé était-il bien le chapeau de sa femme ?

Le chapeau à terre ne sait plus ce qu’il est, mais comment faire maintenant que je n’ai plus de tête où me poser , je suis fou ? je suis aveugle ? je n’existe plus ? Et mon étiquette ? Elle me dit made in China, vraiment ? Ça m’étonne. Impossible. Mais où est-elle ? Pourquoi me fuit – elle Continuer la lecturetransversale # 03 | son chapeau tout gelé était-il bien le chapeau de sa femme ?

autobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

Elle et son frère habitaient rue du faubourg poissonnière au sixième étage; un grand appartement mansardé qui donnait sur le métro aérien. L’immeuble cernait une cour rectangulaire; trois entrées à trois escaliers. L’entrée principale pourvue d’un ascenseur se trouvait, après qu’on eut franchi la large entrée dallée, sur la gauche de la loge de la gardienne — concierge; disait-on ces Continuer la lectureautobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

#L3 | Chemin d’Agoretta

Ses yeux sont encore plissés de nuit tapissés de sommeil lorsqu’elle courbe le dos pour s’incliner, pour voir à qui Robert a ouvert la porte en bas si tôt le matin. La première marche de l’escalier grince, l’une de ses oreilles siffle, un train vient de passer, au ralenti, la gare est juste un peu plus bas, elle ne sait Continuer la lecture#L3 | Chemin d’Agoretta

Lieux int dits

En me rendant au 60 de la rue Pigalle je ne pensais pas revoir la 4L blanche de ma mère ; j’imaginais plutôt y projeter Baudelaire. Une fois par mois, ma mère s’arrêtait rue Pigalle. Nous l’attendions, mon frère et moi dans l’automobile garée en double file devant le 60, ou le 62, de la rue. Elle se tournait vers nous Continuer la lectureLieux int dits

porte rouge

C’était rue T., la porte rouge,  un peu après la rue Legendre sur le trottoir de gauche, en montant, quand vous veniez du square des Batignolles. Nous la montâmes et nous la descendîmes plus de vingt ans cette rue qui menait porte rouge : une porte à doubles battants d’un rouge franc, vermillon plutôt que laque de chine, avec ses Continuer la lectureporte rouge

En regard des esclaves

Je passe là de temps en temps, six fois par an peut-être, quand j’ai besoin de clous, d’ampoules ou d’une étagère et que je me rends au Leroy-merlin, ou quand je vais marcher sur la promenade plantée afin d’humer les changements de saison si peu perceptibles à Paris, ou musarder du côté des vitrines des artisans du viaduc qui vendent de Continuer la lectureEn regard des esclaves

# interstice I

Les lignes de la ville à filer tout autour, tout en dessous, tout au-dessus. Bandes blanches ou jaunes sautillent sur l’asphalte dans leur course avec les câbles aériens qui fusent, croisent les surfaces plates des panneaux rectangles blancs, bleus, verts ou oranges. Le staccato des lampadaires et des péages. Le bloc masse bleu sombre file sur le côté. Gratte-ciel rectangles Continuer la lecture# interstice I