#été2023 #01 | ça commence comme un jeu.

Parfois elle déplace un meuble. Vide. Joue aux rituels de l’auteur. Mais elle joue. Elle écrit partout, besoin de ce partout, que ça circule. Elle écrit dans le métro. En attendant son tour. Entre deux conversations. À table, pour la stabilité du monde et le plaisir de se lever quand ça coince. Sur des cahiers, sur le téléphone, sur une Continuer la lecture#été2023 #01 | ça commence comme un jeu.

#été2023 #00 | Clair obscur

Un point minuscule dans l’océan, un point minuscule dans un continent, et le vertige parce que ce lieu singulier contient le monde entier. Je suis de quelque part. Je n’ai aucun souvenir de l’histoire. J’ai relu le premier chapitre et j’ai été emporté par la profusion des images. Vertige. J’ai pensé à ce livre parce que j’y entends une voix Continuer la lecture#été2023 #00 | Clair obscur

#été2023 #lire&dire | Les mots à l’oreille et le livre cabane

Quand mon attention flotte je me lis les pages à voix haute comme à une autre. À voix haute pour me remettre dans les mots. ( je n’ai jamais été une lectrice endurante, lente et distraite… rêveuse entre les lignes. Il peut me suffire de quelques pages lues et relues pour aimer follement un livre, quelques pages comme un détail Continuer la lecture#été2023 #lire&dire | Les mots à l’oreille et le livre cabane

#techniques #03 | cénotaphe

Mon corps n’est pas derrière les silences : au milieu d’eux, il en survit comme il s’en protège. Sôma sêma, a se laisser séduire longtemps par le jeu des mots d’un grec qui n’avait même pas lu Marcel Mauss, on met très longtemps à comprendre que toute une vie se passe à faire tenir debout un tombeau vide, non une Continuer la lecture#techniques #03 | cénotaphe

Double voyage #5 Pêche

Piste Route macadam puis terre battue sur plusieurs kilomètres vers Tonlé Sap Lake. Maisons flottantes Piloti – rectangulaire – pourrait être un entrepôt ou abriter plusieurs familles, des barques à fonds plat autour, plus loin le temple, le toit sont des feuilles et  des feuilles de métal. Les murs sont recouverts de paille tissée, une végétation éparse, quelques arbres dont des Continuer la lectureDouble voyage #5 Pêche

#photofictions #04 | ceci est mon corps

Un corps de femme aux bras repliés derrière la tête, à la peau claire en grande partie recouverte de dessins floraux avec aussi deux fines mains de squelette, l’une sur le sein droit de ce corps au bassin rond, aux jambes plantureuses que l’ossature d’un long bras traverse en diagonale pour aller déposer la seconde main de mort sur l’arrondi du ventre Continuer la lecture#photofictions #04 | ceci est mon corps

#40jours #36 | Une voix intérieure

Je traverse l’étendue déserte du cimetière à cette heure matinale, les ruelles pavées entre lesquelles poussent en désordre des touffes d’herbe au printemps, où les feuilles s’entassent sur les trottoirs en automne, forçant les cantonniers du cimetière à les regrouper en tas pour en faciliter le ramassage ultérieur avec leur camionnette. Pyramides éphémères qui résistent assez bien au vent quand Continuer la lecture#40jours #36 | Une voix intérieure

#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

Pourquoi tu viens en pleine nuit ? Tu as honte ? Tu as peur d’être identifié ? Tu crains de croiser quelqu’un ? Un fantôme ? Tu penses peut-être qu’on dort paisible comme nos tombes ? Tu crois que la nuit on déserte les cimetières où vous nous parquez pour venir vous hanter et faire des fêtes diaboliques dans vos cauchemars de vivants ? Tu crois qu’on Continuer la lecture#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

#40 jours #27 | Toujours rien dire ?

— Tu veux pas répondre ? Tu nous reconnais ? Tu nous remets pas ? Vraiment ? Tu vas enfin nous parler ? Pourtant, tu connais ton devoir non ? Tu nous écoutes là ? Tu crois que c’est possible que tu nous écoutes ? Tu entends ce que le Monsieur te demande ? On parle bien la même langue non ? Peut-être un peu plus de bonne volonté de ta Continuer la lecture#40 jours #27 | Toujours rien dire ?

#40 jours #24 | Ça grésille

Vous les sentez pas ? Elles sont partout ! Partout tout autour de vous les ondes ! Je suis venu pour vous dire. Toi ton téléphone là, des ondes et toi là-bas aussi ! Et là encore ! Elles vous traversent, elles vous transpercent, mais vous sentez rien. Elles, invisibles, inodores, incolores, indolores, invasives, indécelables, insidieuses, elles sont flux. Je suis venu pour vous Continuer la lecture#40 jours #24 | Ça grésille