autobiographies #01 | courir, grimper, sauter

Les façades penchées sur le trottoir dessinent une bande d’ombre que tu suis tout contre les immeubles, ton pas pressé, vite, profiter du bandeau ténu de protection en plein midi, au bout de la rue, un barrage, arrêt et nouvelle accélération à découvert pour grimper la côte jusqu’à la boulangerie, ressortir le pain à la main et cette fois-ci dévaler Continuer la lectureautobiographies #01 | courir, grimper, sauter

autobiographies #01 | les paysages

Quand elle regarde par la fenêtre de sa chambre, elle voit celle de sa copine, de l’autre côté de la rue, par dessus l’immeuble plus bas. Comme elle est toute seule, elle s’ennuie et passe le temps : elle surveille. La lumière s’est allumée là bas, ça fait une tache jaune sur la façade, elle reconnaît la couleur des rideaux sur Continuer la lectureautobiographies #01 | les paysages

Autobiographie #1 | Presque un rêve

Sur le long de cette route se trouve la frontière, invisible depuis cet endroit. Un point quelque part dans la ligne d’horizon, là où se brouille la brûlure incertaine du sable et l’aplat de ciel. Ensuite la route continue, s’enfonce dans ce pays de désert duquel parvient un air chaud et sec ainsi que des hommes drapés de tissus épais Continuer la lectureAutobiographie #1 | Presque un rêve

autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

Pendant qu’il tourne un filmLa chambre du rez de chaussée c’est à Nice chez un mort, la fraîcheur des dalles . La fille des châtelainsDans les combles l’enfilade de greniers en musée de poussières. Un scaphandre. Une malle. Des robes pendent. Choses qui parlent. Sur la soie du paravent un groupe de femmes et leurs ombrelles. Par la lucarne ovale Continuer la lectureautobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

autobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

… la première fois que, et ne vais pas aimer ma voix, ce qu’il en restera, bruits de moteur de soufflerie du chauffage de grincements plastique contre plastique et le sifflet continu air vif vitre entrouverte, toujours, entrouverte – les portraits de l’intérieur et des boucles périodiques, j’ai connu quelqu’un qui c’est comme vu, au matin de ce jour, vu, Continuer la lectureautobiographies #01 et #02| autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #01 | trois paysages intérieurs

À l’ombre. Enfants esseulés dans l’immensité du parc tandis que les hommes terminent leur verre autour de la table dévastée, que s’échappent de la cuisine ouverte sur la cour les chocs de la vaisselle sale avec les éclats de voix des femmes, des rires. Ennui repu d’un dimanche à la campagne écrasée de chaleur. Dans la maison on va servir Continuer la lectureautobiographies #01 | trois paysages intérieurs

autobiographies #01 | paysages

Salle à l’intérieur des remparts, adossée à la cathédrale. Rien n’indique par où s’y rendre. Il faut savoir le passage sombre et froid, à l’odeur humide, au fond de la cours où morceaux de métal et rouille. À droite, l’escalier montant dans le noir, puis tout au bout à gauche pousser la porte au bruit de fer. Odeur de chaussons, Continuer la lectureautobiographies #01 | paysages

autobiographies #01 | pas plus

1956. AlgerIl y a une enfant assise sur le carrelage qui joue. Des mains la soulèvent brutalement, des bras l’emmènent sur le balcon où on lui montre les oiseaux dans le ciel. Dedans, ça sent le gaz. Regarde le ciel, regarde l’oiseau. Il y a une cage accrochée aux persiennes avec des canaris, elle croit. Elle se sent toute chose. Continuer la lectureautobiographies #01 | pas plus

autobiographies #01 | images intérieures

Au cœur de la grande ville. Elle. Petite, courte, droite, descendant vers la mer, comme l’eau du caniveau Microcosme du vaste monde Elle Le Sud tout entier Va et vient de la vie, jouer, fuir, aimer, y vivre tout simplement Elle Issue de secours des misérables choses vivant derrière ses murs. Terrain vague, échappé de l’urbanisation, cerné par le béton, Continuer la lectureautobiographies #01 | images intérieures

autobiographies #01 | tu longeais…

tu longeais les viuzze ruelles de brique rouge parallèles à l’eau verte spéculaire tes pas lents et rapides aussi bien te portaient sans savoir vers des places ou des escaliers montées descentes canaux se découvrant soudainement tes yeux s’ouvraient alors grands surpris à proximité de cours grillagées désordonnées au travers desquelles ta voix douce amplifiée passait résonnait en échos neufs Continuer la lectureautobiographies #01 | tu longeais…