#enfances #04 | Depuis quand les poules font du lait ?

Trop de lumière vive se blottir sous l’édredon fermer les yeux rêver se laisser aller hors le temps livres de classe fermés devoirs oubliés dans une attente vague Entendre des pas dans l’escalier le tintement de la cuillère dans le bol le léger grincement de la porte Être submergée par l’odeur sucrée vanillée de fleur d’oranger annonce de l’heure du Continuer la lecture#enfances #04 | Depuis quand les poules font du lait ?

#enfances #04 | la maison malade

Codicille : Le premier paragraphe répond à la proposition #4. Le second provient du cycle #40jours. Le troisième, du prologue du cycle en cours. Cet assemblage s’est proposé. Je ne m’y suis pas opposée. La maison est malade. Elle bouille du dehors et dedans glacée. La pluie brûlante coule par le toit du grenier sur les malles et les bobos, Continuer la lecture#enfances #04 | la maison malade

#enfances #04 | engloutissement

Laisser venir, laisser se construire (je parle du souvenir des choses), laisser les sens dire l’histoire. Le goût dans la bouche, l’odeur du grenier. Oui ça se passe dans le grenier. La maison de bord de mer étant louée de juin à septembre, la famille déménageait au grenier tout en conservant l’usage de la cuisine. Une porte la séparait du Continuer la lecture#enfances #04 | engloutissement

#enfances #04 | La truffe de l’ours

La truffe de l’ours, le goût de sa truffe, l’ours n’a qu’un œil évidemment, je veux dire comme tous les ours il n’a qu’un œil, comme tous les ours en peluche, il lui manque un œil, il lui manquera un bras, son ventre se déchirera et je verrai ce qui le remplit, la mousse, les morceaux de mousse jaune qui Continuer la lecture#enfances #04 | La truffe de l’ours

#enfances #04 | angine blanche (la peur de rater)

Elle n’était pratiquement jamais malade jusqu’à ce qu’elle trouve comment faire grimper la température du thermomètre. Il s’agissait alors de thermomètres à mercure. Elle ne sait absolument plus comment elle l’a découvert, le truc, pour faire monter la température. Ça marchait avec les boissons chaudes. Elle se souvient du mouvement du tissu qu’elle frottait sur le bout plus fin du thermomètre, contenant le mercure. Il fallait faire attention à ne pas le casser. Continuer la lecture#enfances #04 | angine blanche (la peur de rater)

#enfances #04 | la pince guillotine

Retourner à la maison, entourée de la chaleur des bras de son père de la douceur des mains de sa mère sur son visage, percevoir encore ce flot de sang couler de la bouche, du fond de la gorge en feu, voir briller la pince guillotine maniée par un homme masqué, subir le maintien en force de son corps d’enfant Continuer la lecture#enfances #04 | la pince guillotine

#enfances #04 | Lit-vaisseau

notes sur l’établissage du texte Je crois qu’il venait de la mer, lui aussi. Il rentrait par un sentier au milieu des pins. Routin | routeau | roteau, l’accent lui échappait. Un petit chemin tracé dans une terre de sable au milieu des pins par le passage répété des baigneurs, des promeneurs. Et sûrement quelques animaux, oui. Il suivait un Continuer la lecture#enfances #04 | Lit-vaisseau

#enfances #04 | Sauvée

Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour Continuer la lecture#enfances #04 | Sauvée

#enfances #04 I Grasse mat’

Ne pas bouger, rester au fond du lit. Il est tard, et alors ? Rester et ne pas bouger. Ne rien faire. Ne voir ni mur, ni armoire, ni lumière vacillante qui passe sous, perce à travers les persiennes, à travers les couches de tissus qui font pelures d’oignon, couche sur couche en superposition. Ne pas ouvrir les yeux. Au pire Continuer la lecture#enfances #04 I Grasse mat’