# Photofictions #03 (3) | les coups

c’est dans une chambre un homme assis au bord d’un lit trois quart dos l’homme a le torse nu il fume une cigarette une femme couchée sur le lit le regarde son regard inquiet brune profil posé sur l’oreiller blanc contre la tête de lit à montants métalliques un lit ancien ou une copie de ces lits hauts on le Continuer la lecture# Photofictions #03 (3) | les coups

#photofictions#03(1) | portrait

Tu me demandes de m’asseoir dans la lumière de ce fauteuil au sud du jardin du coté des enfants — dire encore les enfants à l’âge qu’ils ont, le dire : que tu as tirés dehors et tout le sang— dans la lumière —les vivants et les morts— qui éclabousse le houx, les bambous… les roses desséchées; la lumière ce soir Continuer la lecture#photofictions#03(1) | portrait

#40jours #01 | debout à la fenêtre

Elle est debout, la tête penchée sur une lettre. Elle se tient droite face au bureau, la chaise tirée en arrière à distance. Elle est toute à sa lecture. La fenêtre sur sa gauche laisse entrer la lumière du soir qui se reflète dans son œil attentif mais distant de tout ce qui l’entoure, la fait plisser des yeux et Continuer la lecture#40jours #01 | debout à la fenêtre

autobiographies #01 | trois couleurs verre

Sur une chaise haute au comptoir de bois sombre, elle attend. Elle connaît le temps de son attente, long parfois, toujours défini. L’horaire du chemin de fer est précis. Des lampes aux globes verts, vitreux et dépolis, suinte une lumière gluante qui a du mal à trouver sa voie dans l’épaisseur de l’air ambiant. Tout le décor est imprégné de Continuer la lectureautobiographies #01 | trois couleurs verre

#P6/ Le soleil glisse

À mon bureau, vers la mi-journée. Le soleil oblique, organisé par les volets entrouverts et les montants de la fenêtre, pose des formes géométrique sur le plateau de mon bureau et sur les pages de mon cahier. En allant trop vite, je les ai pensées jaunes, ces taches lumineuses, car le soleil (depuis quand ?) est jaune. Convention de dessins Continuer la lecture#P6/ Le soleil glisse

#P6 | Seul en scène

Dimanche : Promenade au parc des Guilands. Situé en rupture de plateau, entre Bagnolet et Montreuil, le parc domine le sud-ouest de la région parisienne en offrant de très beaux panoramas sur la ville en contrebas ainsi que sur le bois de Vincennes. Un long ruban d’herbe impeccablement entretenu comme une route recouverte de gazon. Un lieu de promenade vallonné, Continuer la lecture#P6 | Seul en scène

#P1 | délivrer du sommeil

La photo où l’enfant couchée sur les carreaux vichy, fleurs séchant dans ses cheveux (se rappelle qu’elle ne dormait pas, l’objectif était conscient). Un lit comme la Manche quand elle s’imprime sur plages – sable ou joue – du coin de l’œil vois l’angle où le crâne a été frappé, fermer très fort les paupières pour conjurer le sort. Tente-sommeil, Continuer la lecture#P1 | délivrer du sommeil

Cette beauté qui morcelait la ville

La ville se dessinait à l’encre sympathique, nuages oranges voisins des toits de zinc, du canal dont l’odeur remontait comme ça, c’est vrai, c’est ce qui fait que j’avais un peu froid et chaud, un peu, juste un peu. Vent, rassemblement des feuilles. Rien n’y fait, je ne savais pas où j’étais et où j’allais ; rien, du dégoût, de ma Continuer la lectureCette beauté qui morcelait la ville

Un sphinx met de la vitesse là où le temps s’est arrêté

Yamen L’enfance satine joues brunes et rondes, supportant sans peine regard de Méduse tagué en bleu. En son for intérieur, un sphinx se prélasse sur les velux d’un pavillon ; il pourrait briser le verre au moindre mouvement. Au bout de la rue couverte, il y a le klaxon. Résonnent murmures en bambara accordés aux pas qui n’évitent pas les flaques, Continuer la lectureUn sphinx met de la vitesse là où le temps s’est arrêté

Le temps de vivre

     Les cheveux blancs permanentés au-dessus d’un manteau noir fatigué qui progresse lentement sur le trottoir, une petite vieille traîne un sac à roulettes avec ses provisions du jour… En son for intérieur, le sourire d’un jeune homme blond qui la demande en mariage…      D’épaisses nuées plombent le ciel, le son lancinant d’un canon monte de la plaine, on entend à Continuer la lectureLe temps de vivre