#40 jours. #36. Dans un cimetière déplacé.

Il m’est arrivé d’aller marcher tranquilement dans ce cimetière qui est là où il ne devrait pas être. En s’approchant avec une extrème prudence, il arrive qu’on entende les morts parler. Les noms ont été changés pour respecter l’anonymat des personnes de ce lieu, qu’ils ne viennent pas après nous chercher des noises ou nous épouvanter. Philippe Van der Frut. Continuer la lecture#40 jours. #36. Dans un cimetière déplacé.

#40jours #prologue | cité florentine

Un nom évocateur sur des carreaux de faïence derrière les piques de fer noir d’une grille d’angle protégeant l’entrée d’une voie très étroite entre deux immeubles – léger décrochage dans la rue, là où a été prise la photo placée devant le premier texte de l’atelier sur la ville il y a quatre ans – et des tiges indomptées qui Continuer la lecture#40jours #prologue | cité florentine

dialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

on ne se connaît pas mais sache-le je suis ta mort qui vous envoie tu le sais bien ne fais pas l’idiot quand même c’est pas un peu tôt j’ai un emploi du temps assez serré j’exécute sale boulot à durée indéterminée et pas de vrais congés ça vous plaît et toi ton boulot tu l’aimes des fois pareil t’es Continuer la lecturedialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

Vers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

Je veux saisir Graciela Iturbide là, à cet instant où elle attrape l’appareil photo que son père, photographe amateur, lui a offert. C’est la porte de l’adolescence qu’elle pousse munie d’un objet médiateur entre elle et le monde. Elle penche sa tête sur l’objet qu’elle tient à deux mains et plonge dans son monde interne. Je veux saisir Graciela Iturbide Continuer la lectureVers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

Pendant qu’il tourne un filmLa chambre du rez de chaussée c’est à Nice chez un mort, la fraîcheur des dalles . La fille des châtelainsDans les combles l’enfilade de greniers en musée de poussières. Un scaphandre. Une malle. Des robes pendent. Choses qui parlent. Sur la soie du paravent un groupe de femmes et leurs ombrelles. Par la lucarne ovale Continuer la lectureautobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

#L10 | Mon double, mon ombre

Adel ne connaissait pas ma sœur, ils ne s’étaient rencontrés qu’une seule fois, il y a très longtemps, chez mes parents, à l’occasion d’un anniversaire. Je lui parlais peu d’elle à l’époque où nous nous fréquentions, après l’université, mais nous nous étions perdus de vue depuis plusieurs années, j’habitais encore Paris tandis qu’il avait toujours vécu à Marseille avant de Continuer la lecture#L10 | Mon double, mon ombre

#P9 | L’énigme des visages

C’est une ancienne photographie en couleur, dont les teintes ont virées sépia avec le temps, elle a été découpée en minuscules morceaux, si on les compte on peut en dénombrer vingt-cinq, aux formes variées, déchiquetés en petits fragments tels des confettis de carnaval mais recomposés comme on le ferait avec les pièces d’un puzzle, sans doute parce que la photographie Continuer la lecture#P9 | L’énigme des visages

Point aveugle

     La vie resplendissait dans les yeux de son visage… sage, sans âge, vague souvenir surgi d’une région obscure de la mémoire, trace de visage, esquisse, quelques traits, presque rien, une sorte de trou noir qui absorbe toutes les tentatives de description, dans les cauchemars, les yeux ne sont plus que des orbites démesurées qui ressemblent à des bouches d’ombre, on Continuer la lecturePoint aveugle

Près le Kremlin Bicêtre

Le cimetière parisien d’Ivry, près le Kremlin Bicêtre le 12 février 1972. En cette saison le cimetière est aride, minéral, dépouillé par l’hiver, ceint de son haut mur de pierres, l’air y est froid et gris, comme flottant autour des visages empreints d’affliction de la famille, des proches. C’est le jour où ton ami Delorme rencontre Pierrot, le jour de Continuer la lecturePrès le Kremlin Bicêtre