A propos de Christian Chastan

"- En quoi consiste ta justification ? - Je n'en ai aucune. - Et tu parviens à vivre ? - Précisément pour cette raison, car je ne parviendrais pas à vivre avec une justification. Comment pourrais-je justifier la multitude de mes actes et des circonstances de mon existence ?" F.K.

#P11 BRUITS

Ils disent que le corps est une véritable machine. Une usine qui fonctionne vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui vit… et qui fait du bruit. Ils disent que le corps ne veut rien dire, qu’il se contente de brouiller le signal, qu’il fait obstacle à la réception de l’information. Et cela sans raison aucune : parce qu’il est une machine, un agencement Continuer la lecture#P11 BRUITS

#P10 Une douleur d’enfant

L’enfant en rentrant se précipite vers la cage. Son cœur bat si vite qu’elle le sent comme s’envoler. Et puis la cage vide, elle laisse échapper un cri. Il est parti. Elle le répète deux ou trois fois sans que la mère y prête attention. Négliger ce qu’elle considère comme de la sensiblerie, elle se dit que c’est ce qu’elle Continuer la lecture#P10 Une douleur d’enfant

#P10 Les syracusaines

Ah vite un siège…  Il fait tellement chaud… je crois bien que je vais m’évanouir. Et puis toute cette cohue dehors… Gorgo quel plaisir de te voir, c’est pas si souvent… Lydie,  apporte le petit banc qu’elle puisse un peu se reposer…. Tu es toute en nage…Et puis va donc chercher une aiguière et des gobelets ma petite tu vois Continuer la lecture#P10 Les syracusaines

Hors série #2 Le briquet

Il y a de la pierre dans le briquet . Il garde la mémoire du fusil où se cache l’étincelle qui fera jaillir le feu. De cette origine préhistorique il est auréolé d’un prestige qu’on pourrait dire prométhéen. Qui s’en souvient au moment d’allumer la flamme ? De quelles profondeurs de l’inconscient parvient elle  jusqu’à nous ?Comme un mot ne saurait être Continuer la lectureHors série #2 Le briquet

#P9 Roman photo

Une photo couleur sépia dans sa forme numérisée. La composition en est soignée. L’objectif placé en contre bas de la scène permet un étagement rigoureux des plans répartissant ainsi les degrés d’importance et la cohésion de l’ensemble. C’est l’époque de la recolte. Peut être que le moment du battage est terminé et l’on s’emploie désormais a ramasser la paille. A Continuer la lecture#P9 Roman photo

#P7 Sous bois

C’est une étroite bande de terrain délimité par deux murs : d’un côté des silex assemblés à la chaux et de l’autre un mur de parpaings,. Cette différence de matériau tient évidemment aux conditions historiques de la constitution de cet espace : contrairement à ce qu’on pourrait croire c’est le mur de parpaings qui est le plus ancien (des parpaings pas encore Continuer la lecture#P7 Sous bois

#P8 Histoire de Marie

Tu te refugies souvent sur la terrasse. La vue de Tunis à tes pieds apaise tes chagrins. A l’écart des chamailleries tu peux te livrer tout entière à la mélancolie. Quelque chose attire ton regard tout d’un coup, une petite boule grise remue dans l’ombre que fait le garde-corps. Une souris ?  Ou simplement un amas végétal qu’anime un courant d’air ? Continuer la lecture#P8 Histoire de Marie

#P6 Une semaine à reculons

Dimanche Journée peu propice à l’écriture. Comme souvent les sollicitations extérieures éparpillent l’attention et le réel se dissout dans une diffraction d’impressions fugitives qu’aucun effort ne permet de restituer après coup.  La vie échappe et s’effiloche avec ce sentiment envahissant d’impuissance. Rien ne retient l’intérêt. On se noie volontairement dans la vie sociale pour échapper à l’angoisse d’exister. Ce n’est Continuer la lecture#P6 Une semaine à reculons

#L5. Affolement

Il y a en moi un autre, papillon de nuit aveuglé par la lumière obscure réverbérée par les murs de sa prison, affolé de ne pouvoir trouver la sortie, et l’autre qui l’enferme à double tour, gardien amnésique ayant perdu la clé, sanglé dans sa sévérité sans but, centré sur sa tache, accomplie sans désir, juste pour ainsi maintenir la Continuer la lecture#L5. Affolement

#P4 | «Tu vois c’que j’veux dire»

« Tu vois c’que j’veux dire » la phrase a surgit dans la conversation qui dure depuis un moment déjà. On échangeait avec la certitude de s’entendre, chacun faisant l’effort d’entrer le plus possible dans le raisonnement de l’autre. Et puis soudain « Tu vois c’que j’veux dire » avec cette pointe d’accentuation sur le «dire» dont on ne sait pas s’il est une Continuer la lecture#P4 | «Tu vois c’que j’veux dire»