autobiographies #11 | … enfin… car enfin…

…enfin… car enfin, il faut en parler enfin de cette affinité avec les pois, tous les pois – plutôt les petits, toutefois, les blancs et petits ce jour-là, et le pourquoi aussi de ces pois blancs et petits ce jour-là il faut en parler ; le pourquoi de ces pois petits et blancs sur leur fond bleu marin, humeur de Continuer la lectureautobiographies #11 | … enfin… car enfin…

autobiographie #11| silhouettes essais

Il n’ a pas de pipe comme Apollinaire, il tient son vélo. Gris le vélo, le bonhomme, gris. Un gris élancé, mince, un gris sombre et monstrueux, monstrueux parce que les yeux gris. Une silhouette absente fugitive, comme un qui ne veut pas avoir mal. Se cache. Une aventure périlleuse, énergie ou fatalisme, le choix. Les lunettes et le gris Continuer la lectureautobiographie #11| silhouettes essais

autobiographies #11 | Neuf lhouettes

Salopette de velour marron, stylos dans la poche de poitrine. Un short douteux, un béret basque, un mégot au bec. Bleu de Chine, grosse chaîne en or, sbacca. Bleu de chauffe usé, une main de menuisier, quatre doigts. Bonnet de laine, carré de soie. Murphy technique, pieds nus dans ses chaussures de pont. A la ceinture ou sur l’épaule, banane Continuer la lectureautobiographies #11 | Neuf lhouettes

autobiographies #11 | un uniforme

deux rapaces ailes déployées spiralent dans une ascendance thermique. du bleu du bleu signe de ralliement d’hommes de loin la mer l’air. complicité masculine complicité de héros rêve de prestige de protéger de défendre être beau tous pareils beauté de corps. qui l’a vraiment voulu ? peau bleue d’opportunité, d’être de quelque part, peau de la fraternité, apparence de famille. Continuer la lectureautobiographies #11 | un uniforme

autobiographies #11 | quelquefois démodés

Rouge du présent, rouge du passé, le châle de tous les instants, celui des retrouvailles à la fraîcheur de la nuit tombée, posé sur ses épaules, allongé sur ses jambes, il voyage avec elle toujours. Transparente, quand elle marche on devine sa silhouette longiligne, la robe en lin blanc virevolte, aérienne elle va s’envoler. Dans le tiroir de velours les Continuer la lectureautobiographies #11 | quelquefois démodés

autobiographies #11 | dressing

La chambre parentale n’est plus qu’un cube sans vie, sur les murs les traces laissées par l’accrochage de tableaux, sinon rien. Reste à vider quelques vêtements oubliés dans le dressing. Une corvée. De Lui Une veste d’intérieur fantôme sur cintre dans ses poches des mouchoirs en papier en boule un briquet en or signé Dupont son briquet une flamme encore Continuer la lectureautobiographies #11 | dressing

autobiographies #11 | le feutre

le feutre était ce matériau conducteur et épais comme le silence sous le feutre qui conduit la chaleur vers un corps-pierre refroidi durci affaibli à l’écoute pourtant d’un battement un son diffus et gris anthracite grinçant parfois au toucher plus beau bref à regarder entendre sentir ou avaler de manière presque liquide ce serait du miel lui qui peut amortir Continuer la lectureautobiographies #11 | le feutre

autobiographies #11 | de l’allure

Je suis plus sensible aux silhouettes et aux démarches qu’aux visages. Au point souvent de prendre une personne pour une autre, ayant cru la reconnaître à sa silhouette ou à sa démarche. Une silhouette, le port de tête, la tenue des épaules, la souplesse du tomber des bras, la courbure du dos, la longueur des jambes, la mobilité des hanches, Continuer la lectureautobiographies #11 | de l’allure

autobiographies #11 |Cinq silhouettes

C’est toujours la silhouette de Léon Blum, ou du moins sa représentation sculptée de la place Voltaire qui s’impose. À cause de ce grand et gros manteau à chevrons qui transformait son corps en un long cône solide, comme si dessous le corps était conique lui aussi et remplissait toute l’ampleur et la longueur du manteau dépourvu de plis, sans Continuer la lectureautobiographies #11 |Cinq silhouettes

autobiographies #11 | Louise

Ongles parfaits, limés, sertis comme camés au bout des doigts, résille des veines bleues sur les mains sarmenteuses — mais d’une douceur sèche, et tièdes comme le sont les oiseaux — qu’elle glisse pour la sortie avec la perfection de l’habitude dans les gants de pécari. Sur l’auréole blanche de ses cheveux soyeux, elle coiffe le chapeau de castor qui Continuer la lectureautobiographies #11 | Louise