#voyages | au fil de…

#00 Démêler le vrai du faux#01 Le fil des nuits d’avant#02 Le fil pour rejoindre#03 L’impossible retour#04 Faire halte#05 Retourner vers le Sud#06 En marchant#07 Le Mont Aiguille#08 Jardin planétaire#10 La part des anges #00 Démêler le vrai du fauxDouble voyage, il faudrait pour cela se sentir voyageuse, te sens tu voyageuse ? Elle pense le contraire se sent plutôt sédentaire, Continuer la lecture#voyages | au fil de…

# le double voyage | évasions passée ou imaginaire

Devant le jardin muet de l’hiver où il n’y a que de la terre qui s’effrite, des graviers enfoncés sous des pluies passées, de la poussière, des racines, des branches nues portées par la vie cachée des troncs, des murets et des restanques, bien chaudement vêtus, assis à l’abri du vent, sous la tonnelle dégarnie, devant les arcades portant le Continuer la lecture# le double voyage | évasions passée ou imaginaire

Double voyage # 10 | Kawanehon. ChE

04. Un tronçon On pensait y aller directement mais non. Comment savoir exactement ce qui nous amenait là ? L’évidence autant que l’impensable ? La possibilité unique de ce qu’il faut voir ou avoir vu avant de repasser de l’autre côté ? Questions en forme de nuées lourdes et chaudes. C’est seulement après que nous avons su, relu. Le fait est que le Continuer la lectureDouble voyage # 10 | Kawanehon. ChE

#voyages #08 | Reconstitution

  • Igor : yeux bleus presque transparents, comme l’identité qu’il transporte.
  • « The Transsibérien Express Shortest Way between Europe and Far East. 12 days 1cl 250 $Intourist Moscow. Hôtel Metropol represented by all main travel bureaus of the world ». Vu à Bruxelles. Billet acheté par internet.
  • Le bruit est vif, les freins grincent, les gens basculent et le décor s’arrête : Nizhny. Kirov. Perm. Yekatarinburg. Tyumen. Omsk. Novosibirsk. Tomsk. Krasnoyarsk. Tayshet. Irkutsk. Ulan Ude. Chita. Bamovskaya. Khabarovsk. Vladivostok.
  • Il se perd dans un train qui part tout droit. Perdu, il l’est par essence et par naissance. Sur son passeport, Igor. Lieu de naissance : Tayshet. Le 25/01/1989.
  • Entre les gares défilent toute une série d’arbres : d’abord, des bouleaux. Insolents, ils pavanent en rang désordonné. Cependant, la blancheur de leur peau rehaussée de petites lignes noires fait vite oublier leur prétention. Viennent ensuite des épicéas qui – parce qu’ils se ressemblent tous – rendent le paysage presque méditatif. La répétition à ceci d’intéressant qu’elle permet de ne plus penser, un peu comme les ouvriers à l’usine qui répètent inlassablement les mêmes gestes. Enfin, ce sont des pins bas qui vont éclaircir la plaine. Ils se font discrets et comme toute bonne minorité, ils laissent la place à qui voudra (ou pourra) se déployer.
  • L’alphabet cyrillique impose qu’on l’apprivoise selon des règles très strictes, sinon il se dérobe. C’est à n’y rien comprendre. Noter : J’ai faim.
  • Les-russes-sont-rustres-les-russes-sont-rustres-les-russes-sont-rustres-les-russes-sont-rustres-les-russes-sont-rustres-les-russes-sont-rustres.
  • Igor est russe et rigueur, devise inventé pour la beauté du son.
  • Par la fenêtre, on prend conscience que le paysage court en permanence. Impossible de le rattraper. Une fois aperçu, il a déjà disparu. Cette course désespère. On voudrait capturer ces images, les fixer et les regarder et les manger et les dominer mais surtout, on voudrait les faire siennes. Or, elles s’échappent. Un regard et elles se faufilent vers l’arrière, insaisissables. Tout comme l’amour, pense-t-il.
  • Groupe de personnes sur le quai: yeux étirés, pommettes saillantes, cheveux drus et noirs. Je ne viens pas d’ici, se dit-il.
  • -12° degré. Soleil radieux. Gens souriants, sourit-il.
  • Une femme vient s’asseoir près de lui après la gare de Tayshet. Elle est belle, la cinquantaine. Elle a les yeux bleus. Elle est russe. Elle lit le cyrillique. Elle vient d’ici. Ou peut-être d’un peu plus loin. Il la regarde. Il pense : Avons-nous le même sang ?
    Car le sang est le meilleur service de renseignements au monde : il note tout ce qu’on mange, tout ce qu’on boit, les maladies qu’on transporte, il dispose de nos origines, de notre adn, il révèle nos excès et nos manques. Notre sang se livre à coeur ouvert. Se pourrait-il que ?
  • Pirojkis: chaussons à la viande et au chou. Noter : j’ai soif.
  • Les cœurs chantent dans la voiture voisine. La musique monte à la tête. La vodka aussi.
  • Le lac Baïkal, des gens nouveaux. Des vies, des mondes. Chaque monde est un roman. Qui suis-je parmi eux ? Quel est mon personnage dans cette série de mondes qui vient de monter ? Savent-ils que je ne sais pas qui je suis ni qui je suis ? Je n’ai pas de parents donc logiquement je ne suis personne car je n’ai personne à suivre. Et pour suivre, il faut être. Poursuivre, continuer, avancer. Jusqu’à Vladivostok. Point de chute et point final.

#voyages | derrière/devant

#7 Un tout petit voyage ​Chez nous c’est vers le Sud ou vers le Nord. Surtout le Sud. Le vent vient de l’Ouest, nous le laissons souffler et se briser sur l’immeuble posé en travers de sa route. Enfants, debout à l’angle de l’escalier 1, nous nous posons sur le vent, bras ouverts, comme les grands oiseaux blancs sur l’affiche du mur de l’école. Mais à part le vent Continuer la lecture#voyages | derrière/devant

Reconstitutions

— On lui demandait pourquoi elle voulait repartir. Certains parlaient de pélerinage. C’est ce qu’elle voulait éviter. Elle cherchait un nouveau départ. — Pélerinage : de pélerin, « étranger, voyageur ». Elle voulait repartir car là-bas seulement elle ne s’était pas sentie étrangère. — On voulait comprendre ce qui la liait à ce pays : elle trouvait des réponses, dont elle savait qu’elles étaient Continuer la lectureReconstitutions

le double voyage | la contemplation

#prologue : Aller danser sur la Volga, se faire baptiser sur la Neva. Se jeter dans la Baltique, confondre Helsinki. Aller à Petrograd, aller à Leningrad, résider à Saint-Petersbourg. Se rendre à l’Ermitage, traverser le canal Griboïedov, prendre la rue Vosstaniya, se poster au théâtre Mariinsky, aller voir la perspective Nevski. Peterhof, Tsarskoïe Selo, Constantin, Pavlovsk, Granienbaum, Gatchina, je vais Continuer la lecturele double voyage | la contemplation

le double voyage | la sensation

Prologue : J’étais partie à Copenhague et je suis arrivée à Helsinki. Je suis passée par Torronsuo et je me suis perdue sur le bas-côté de Tallinn. Je vise Stockholm et atterris à Uppsala. Je suis bien là-bas, j’y reste pour ses bas-côtés, ses reliefs, sa cathédrale Domkyrkan. Trondheim est mon deuxième objectif. Oh, je pourrais aller à Oslo ou Continuer la lecturele double voyage | la sensation

Le double voyage #8 Les gardiens du voyage

– Les phares ont été allumés au IXe siècle par des moines qui exerçaient la règle fondamentale de la charité chrétienne. – Les phares existaient bien avant, depuis le troisième siècle avant Jésus-Christ pour la tour d’Alexandrie devant le delta du Nil ; mais l’allumage donne sa véritable fonction au phare. – On regrettait que des bateaux, après avoir échappé à Continuer la lectureLe double voyage #8 Les gardiens du voyage

## Double Voyage | Index | Carnet individuel provisoire | Marie-Thérèse Peyrin

[…] A chaque histoire racontée, écrite au plus près de la vérité, je le sais mieux maintenant dans ce repos où je me tiens.[…] Yann andrea | ainsi