#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

Bien sûr, ce qui est resté, qui me saute au visage chaque fois que je rouvre la grande caisse, ou, planquée dedans, l’une des boîtes, n’importe laquelle, c’est l’odeur, ce vestige du temps passé qui s’est tellement attardé dans les linges et entre les feuilles, depuis le temps, que voilà, on pourra fumiger, asperger d’eau de Cologne ou laisser à Continuer la lecture#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

ateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

Sur les photos qu’elle nous a laissées, on devine la force et les faiblesses qui l’ont habitée. Elles surgissent tour à tour, dans un éphémère ressenti de peur ou d’oubli, parfois de joie aussi, lorsque souvenirs vilains et tristesse d’enfance se taisent un instant. Par exemple, elle est près d’un lac avec des enfants, une jeune femme et un adulte Continuer la lectureateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

Elle marche pieds nus sur le carrelage froid. Elle entend les voix familières, elles viennent du salon où la famille échange sur les années passées à Dakar, à Casa, sur le présent, les terres familiales depuis de nombreuses décennies, sur la récolte de fruits précoce cette année. Mets tes chaussons, tu vas attraper du mal. Dans l’entrée, le piano. On Continuer la lecture#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

#été2023 #02bis | le jour n’en finit pas

Elle a conduit tout du long de la route, d’une traite. Le paysage défilait comme au cinéma, ambiance fictive, tons acidulés, ne manquait que la voiture décapotable. Ce n’était pas faux, une vie hors saison. Parfois de longues lignes droites, monotones, bordées par des forêts de pins maritimes, majestueux, les tapis de fougères, parfois des paysages vallonnés, des horizons à Continuer la lecture#été2023 #02bis | le jour n’en finit pas

#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

Souvent elle s’est projetée dans cet espace et ne sait plus très bien aujourd’hui comment le définir, le nommer, l’habiter. Il est à la fois présence et absence, souvenir et réalité. C’est un lieu traversé qui ne ressemble en rien au souvenir censé le représenter. Il faut l’imaginer, le recréer, se l’apprivoiser encore et encore. Bien sûr, elle le reconnait Continuer la lecture#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

Iom devant un clavier * Où l’on voit Iom très vieille écrire tous les matins de ses nuits. Dans le passé du passé de Iom ça s’était déjà produit, même très tôt dans sa vie; Iom adorait les histoires après elle écrivait des trucs comme des débuts d’histoire avec des dessins tout de même. Iom avait essayé de tenir un Continuer la lecture#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

C’est toi qui as proposé je crois. Pas souvent que nous, tous les trois sur une photo. Un peu compliqué à cette époque de l’argentique et des retardateurs automatiques sans trépied. Toi derrière le viseur. Elle, entre nous deux, avec dans ses bras, l’enfant. Tous les quatre debout devant l’étang, la lisière en arrière-plan. C’est l’automne, l’enfant a le visage Continuer la lecture#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

#40jours #36 | en Arles

Souvenirs d’un certain mercredi 18 août… 10 heures 38 – Pas de photo, me dit avec le sourire une femme en noire, cigarette à la main, devant le panonceau « interdit de fumer » à l’entrée du cimetière, mis en service en 1784. Une première poubelle ronde d’un mètre de haut, verte, trouée en sa partie supérieure par sept rangées de trente trous, dimension pièce Continuer la lecture#40jours #36 | en Arles

#40 jours #18 | Bords de ma ville

Illustration : photo d’une œuvre d’Ambroise Tièche :  » Zone Pavillonnaire », 7 enveloppes rectangulaires blanches avec fenêtres, rabats ouverts – on dirait 7 petites maisons identiques -, plexiglas, cadre alu. Un peu après l’arrêt du tram, un petit bout de ruisseau. Il disparaît sous ma ville, dans le sombre d’un collecteur grillagé. En passant, en mesurer le niveau à l’œil. Continuer la lecture#40 jours #18 | Bords de ma ville

#40jours #05 | tout chamboulé

Désordre chronologique. Villers-Semeuse (08 – Ardennes – Grand-Est – France – 3 594 habitants) : Un grand portail, qui lui paraissait immense chez Tonton Georges et Tata Déa. Une maison imposante — la dernière fois qu’il y pénétra, Apollo 11 entrait dans la légende de la conquête spatiale — on entrait par une petite porte sur le côté dans une grande pièce. Une énorme Continuer la lecture#40jours #05 | tout chamboulé