Après le livre | version en ligne, sommaire intégral

une étape décisive de mon parcours : penser la mutation numérique en cours


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on fête les 10 ans par une suite de vidéos quotidiennes portant
sur chaque chapitre du livre
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Bilan de plusieurs années d’implication et réflexion concernant la mutation numérique de l’écrit, je passai 1 an — d’août 2009 à juin 2010 — au Québec, pays où la question du numérique pour le livre était historiquement plus fondée, plus dynamique, plus collective (n’est-ce pas Benoît Melançon, Clément Laberge, René Audet et tous ceux, toutes celles avec qui l’échange a été si dense cette année-là).

Ce livre est né de ces échanges, soit à Québec et Montréal, soit au retour. Une trentaine d’essais brefs, pour dessiner et cartographier un paysage.

Le livre a été publié au Seuil en 2011, contrat qui ne me permet pas, pour l’instant, reprise actualisée sur Tiers Livre Éditeur, quand évidemment chantier à rouvrir et modeler en permanence : par exemple notre rapport au « livre numérique » n’est plus le même, par exemple la publication immédiate de contenus multimodaux (vidéo notamment) change le statut du texte dans l’Internet. Comment aurions-nous imaginé, quand au printemps 2010 s’est enfin concrétisé le rêve de l’iPad, que 10 ans plus tard on ne s’en servirait plus qu’à peine ?

Une autre étape pour moi aura été la traduction, en 2017-2018, de L’écriture sans écriture (Uncreative writing) de Kenneth Goldsmith.

Le site, ce site Tiers Livre, reste donc par définition le premier atelier d’un chantier à garder ouvert en permanence, au nom même de l’importance de ce que nous y traitons : le statut particulier du livre dans une mutation numérique qui nous amène à réviser tous les paramètres du langage dans la communauté, quels qu’en soient les vecteurs matériels.

Les droits numériques du livre n’ayant pas été associés à la cession de l’imprimé, on trouvera sur le site, via le sommaire ci-dessous, l’intégralité du livre, et de nouveau compléments.
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FB

une réflexion permanente et ouverte
voir la rubrique numérique & littérature
ainsi que les vidéos « numérique & métier »

à propos de « Après le livre »



 Google n’annule pas Borges, il l’exacerbe, entretien avec Frédérique Roussel, Libération
 la littérature n’a jamais visé à fabriquer des livres, mais des mondes, dossier du Magazine littéraire
 spécial acide Assouline, recension de Pierre Assouline dans sa République des lettres
 Internet et littérature, décryptage, recension d’Anne-Claire Norot dans les Inrocks
 Après le livre, pas d’apocalypse, entretien avec Marie Chaudey pour La vie
 Lire numérique, oui et oui, une tribune dans La Croix

« Après le livre », le sommaire



 (introduction) mutations rares, mais totales et irréversibles
 (écrire) accorder son traitement de texte
 (traverses) que lire est discontinu
 (technique) comment remplacer l’épaisseur du livre
 (pratique) faut-il une table à nos ordinateurs ?
 (historique) Flaubert, plume d’oie contre plume de fer
 (historique) de se peindre en bleu pour mourir
 (traverses) s’orienter dans l’intérieur de son ordinateur, bonjour
 (biographique) description de mon Atari 1040
 (biographique) vieux fils de cuivre (arrivée de l’ADSL)
 (technique) la collection de nos noms de domaine constitue-t-elle un poème ?
 (historique) Baudelaire n’a pas écrit les Fleurs du Mal
 (historique, suite) Baudelaire : en même temps à 9 jours près
 (biographique) un téléphone est-il un livre ?
 (technique) syndication réellement simple
 (historique) Albrecht Dürer n’a jamais vu de rhinocéros
 (traverses) qui fut le dernier à utiliser un papier carbone ?
 (écrire) l’ordinateur suffit-il à nos secrets ?
 (historique) Balzac attend son train
 (historique) un petit souci avec Balzac
 (traverses) « Tout indique maintenant que le livre sous sa forme traditionnelle approche de sa fin. »
 (traverses) une brève histoire du bref
 (traverses) qu’est-ce qu’une œuvre, à propos de Franz Kafka
 (traverses) cours de lecture rapide
 (historique) Uraniborg, le monde selon Tycho Brahé
 (historique) écrivains sans livre : Sévigné
 (traverses) odeur du papier (je n’ai jamais dormi avec un chalutier
 (historique) un rouleau se tient des deux mains et du menton
 (historique) Rabelais, en cave bien garnie de papier & d’encre & de plumes & de ganyvet de Lyon sur le Rosne tarabin tarabas
 (traverses) je n’ai pas le temps, disent-ils
 (écrire) nous serions alors chacun l’écrivain d’un seul livre
 (biographique) quoi faire de ses vieux livres ?
 (traverses) et si mon site est un immeuble
 (écrire) des écrivains imperturbables
 (écrire) de la bibliothèque sans livres
 (historique) ultra-modernité de la tablette d’argile
 (écrire) de l’art de ne pas conserver ses ébauches
 (écrire) que les commentaires ne sont pas une écriture du bas
 (horizon) qu’est-ce que je regarde quand j’écris ?

et quelques suppléments :
 mort des atlas
 pourquoi les Grecs ne recopiaient-ils pas leurs textes

histoire du livre (ce livre)


Voici donc aux éditions du Seuil, dûment imprimé à Condé-sur-Noireau avec le label Imprim’Vert, les 275 pages d’Après le livre aux éditions du Seuil, parution ce jeudi 22 septembre 2011.

En gros, ce qui s’est passé : malgré une réflexion continue sur ce qui touche à la mutation numérique du livre (ayant commencé à publier en 1982 comment on n’aurait pas eu l’idée que cet écosystème lire/écrire/publier n’était pas pérenne ?) sur ce site, dans chaque intervention orale je me sentais dépassé -– tout bougeait, le contexte, nos usages...

J’ai trouvé mon terrain peu à peu : il me semblait qu’on avait d’abord à penser la mutation même. Ne pas tenter d’être prédictible ou d’en faire synthèse ou prescription. Pour cela, revenir à ce nombre très restreint des précédentes mutations de l’écrit (ou du lire/écrire/publier) et voir ce qui pouvait advenir de chacun de ces paramètres dans le bouleversement en cours.

C’est aussi ce que j’ai progressivement tenté de faire lorsque j’avais l’occasion de m’exprimer en public, par exemple devant l’ANEL (groupement des éditeurs québécois) en septembre 2009 [1], où il me semble pouvoir dater ce qui constitue désormais cet Après le livre.

L’hiver dernier, avec l’arrivée de l’iPad, il m’a semblé qu’une nouvelle configuration s’amorçait -– non pas une stabilité, mais l’effectif appui possible sur une réalité de la lecture numérique. Un processus en accélération : mutation qui depuis longtemps pouvait être perçue comme irréversible, mais dont les effets seraient beaucoup plus massifs et rapides qu’on pouvait l’imaginer 2 ans en amont.

Dans la mesure où tous ces éléments partiels que je convoquais dans mes interventions ou cours tendaient à se stabiliser, j’ai tenté de les suivre chacun, sans chercher pour autant à les rassembler. L’occasion évidemment d’approfondir, vérifier, découvrir.

Ceux qui me suivent ici savent qu’à partir de novembre, chacune de ces incises sont venues s’assembler ici dans une rubrique à part. Au moins de février, je proposais un autre type d’accompagnement : Après le livre devenait un livre numérique, avec le contrat que chacun de ceux qui l’avaient téléchargé bénéficiaient évidemment des mises à jour. C’est ce processus même qui me permettait, de mon côté, de radicaliser, mettre au point, lisser. La version actuellement en ligne, datant de juillet, est la septième : le chantier du livre a été dès cet étape un partage – les retours lecteur induisant tant de nouvelles précisions, remises en cause, ou élargissement du contexte.

Un des critères qui m’apparaît désormais le plus essentiel du livre numérique : ces possibilités de déplacer le processus que la lourde technique du livre imprimé contraignait à séparer.

Fin mai, je remettais à Olivier Bétourné (mon éditeur depuis bientôt 12 ans et toute la trilogie rock, plus la méthode ateliers d’écriture, Daewoo etc.) la version stabilisée de l’ensemble. Les éditions du Seuil acceptaient d’autre part que je conserve les droits numériques de l’ouvrage. La lecture numérique est encore un fait minoritaire en France, malgré le taux désormais rapide de la progression d’équipement, y compris tant de d’auteurs ou chercheurs que je considère comme des proches, manière de leur donner de mes nouvelles. Mais, si le Seuil n’avait pas accepté ce partage, je crois que j’aurais aisément renoncé à la version imprimée : à tort, puisque m’attendait une autre surprise... Alors qu’on parle si souvent de livre homothétique (le livre numérique à l’image du livre imprimé), le Seuil me propose une maquette, au format exact de l’écran iPad, et dans laquelle la proposition graphique de la version web a servi de base : livre homothétique, mais dans le sens du numérique vers l’imprimé,..

Le livre comporte à sa fin une page de remerciements, je la sais évidemment non exhaustive.

[1Je laisse en ligne sur Tiers Livre cette intervention qui pour moi a été le départ, merci à Clément Laberge. Encore antérieurement, lire Si la littérature peut mordre encore, intervention dans n° spécial des Cahiers du Syndicat de la librairie, ce titre ayant d’ailleurs été un des titres envisagés pour Après le livre.


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne 18 septembre 2011 et dernière modification le 7 novembre 2021
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