autobiographies #04 | au 3-4 rue de Marne à Maisons-Alfort (94)

SOUVENT CE SONT LES ORGASMES qui nous réveillent la nuit. De très grands orgasmes. Avec Rosette c’est comme ça.On est fatigués de la journée et les cris des orgasmes très grands de Rosette la nuit nous réveillent tard dans la nuit. Parfois très tard.C’est pas comme ça toutes les nuits. Non. Mais quand il vient l’orgasme très grand alors là Continuer la lectureautobiographies #04 | au 3-4 rue de Marne à Maisons-Alfort (94)

autobiographies #04 | jeanne a cent ans

Jeanne va avoir 100 ans. Des adresses, elle en a, valides ou périmées dans un carnet à onglets a b c d mais rien n’est classé, noms écrits les uns après les autres, carnet où on se retrouve parce qu’on sait qu’on a noté le nom d’untel après la rencontre avec untel et que c’était il y a plus ou Continuer la lectureautobiographies #04 | jeanne a cent ans

autobiographies #03 et 04 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

passe la montagne le soleil, ce jour nouveau, le nom de la montagne, les noms de chaque montagne falaise et barre, cette route, le pont de nann, quelqu’un est mort ici, nouveau jour, le trousseau allégé ne tinte pas, le carton le plastique grincent toujours, sifflet de la vitre entrouverte toujours mais pas de soufflerie, que moteur, n’aimerai pas plus Continuer la lectureautobiographies #03 et 04 | autobiographie véhiculée de ma voix qui pleure

autobiographies #04 I lumière d’adresses

Tout est austère dans la demeure du Docteur Jamez. Depuis la lourde porte de rue qui nous ravit à l’avenue Molière, en passant par les hautes boiseries de la salle d’attente et jusqu’à son énorme bureau (chêne massif je suppose), on pénètre dans une lugubre maison de maître bruxelloise. Des boiseries sinistres à moulures interminables, il y en a aussi Continuer la lectureautobiographies #04 I lumière d’adresses

autobiographies #04 | ces adresses

J’ai péché dans dans mon sac la petite bourse en boutis, toujours ouverte, où il est serré entre les carnets qui ont eu tous une utilisation différente avant de contenir tous de même façon des bouts de textes, un haïku noté, dans la rue, immobile un moment, le carnet appuyé en partie sur l’air, en partie sur le sac ramené Continuer la lectureautobiographies #04 | ces adresses

autobiographies #04 I Sonnailles

Maraval, Eckmülh, rue Joseph-Oliva. Ces noms, entendus il y a peu dans la bouche d’une personne de ma famille perdue de vue, m’ont aussitôt propulsée dans un monde dont je n’ai gardé aucune trace, que j’ai pourtant aussitôt reconnu comme profondément intime et familier. Et voilà que ces sons assourdis, étouffés, asphyxiés, ont jailli comme trois petites notes inattendues sur Continuer la lectureautobiographies #04 I Sonnailles

autobiographies #04 | dans le tiroir de l’armoire

Sur la première page, celle un peu épaisse, une liste de courses est griffonnée, c’est un petit carnet répertoire, plus haut que large, il est dans le tiroir du bas de la grosse armoire, quelquefois elle tire le tiroir, pas facile, il faut se pencher, elle a de plus en plus de mal à se pencher sur ses souvenirs, quelquefois Continuer la lectureautobiographies #04 | dans le tiroir de l’armoire

autobiographies #04 | Cinq fantômes

Les morts ont besoin d’espace, ils n’aiment pas rester coincés sous les ratures du stylo bille, si enfoncés dans le papier du carnet d’adresses qu’ils ressortent de l’autre côté, encore plus mort que les vivants. Libérer les morts des listes, des répertoires, les rendre à l’ouvert, qu’ils filent dans le cosmos. Fantôme 1• Peujard, rue du Moulin de Valade. Une Continuer la lectureautobiographies #04 | Cinq fantômes

autobiographies #04 | ceux qui restent

Ce fut le dernier. Quelqu’un l’avait volé quelque part en Irlande, dans la salle commune d’une auberge de jeunesse. Cadeau du père, son beau cuir brun clair tenait dans la main, on l’avait sans doute pris pour un portefeuille, on l’avait ouvert, on n’avait peut-être même pas été français ou espagnol, rien n’avait résonné dans ces pages d’écritures au stylo Continuer la lectureautobiographies #04 | ceux qui restent

autobiographies #04 | le cahier d’Aimé

Il est mort Aimé. Cirrhose. Il était maçon-peintre-plombier. Il était généreux avec la clientèle, pudique avec sa famille. Pour faire sérieux, il laissait dépasser de sa poche arrière, un cahier d’écolier enroulé et tassé sur lui-même. Aucun livre ou journal chez lui. Il notait phonétiquement, comme il pouvait, les noms des clients, dessinait des sortes de schémas représentant quelques travaux Continuer la lectureautobiographies #04 | le cahier d’Aimé