#rectoverso #09 | Clair obscur

Recto. C’était le bureau de papa – elle disait : un nid à poussière – jadis chambre noire quand j’étais petit – quand…
Verso. Décembre descend. La nuit dans la cour est noir. La lampe fait un cercle de lumière… Continuer la lecture#rectoverso #09 | Clair obscur

#rectoverso #03 | L’inventaire du vide

Il y a le tuyau gris de descente cassé béant couvert de mousse, son collier rouillé qui ne fixe rien et les gouttes qui suintent au petit matin et sèchent à midi Il y a les herbes folles, elles brouillent la géométrie du jardin Il y a le manguier au milieu de la pourriture de ses fruits par terre que Continuer la lecture#rectoverso #03 | L’inventaire du vide

#boost#08 Michaux, moments

Traversées du temps Un moment d’absence, d’inattention qui fait basculer en un clin d’œil la réalité dans l’irréparable, le tragique, le jamais plusUn moment de mélancolie, grisaille et tristesse qui t’enfonce, te fait plonger dans le noir, et qui se teinte de bleu et de mauve quand l’espoir renaîtUn moment de bonheur quand famille et amis se réunissent autour d’un Continuer la lecture#boost#08 Michaux, moments

#anthologie #37 | elle est où la mer ?

Je vis du haut de la terrasse en marbre noir l’aube se lever sur la crête dentelée qui finissait en falaise et plongeait dans la mer. C’était à Corfou, cette Île grecque si belle, à l’influence vénitienne, une île parsemée de Bougainvilliers en fleurs. Les premières cigales s’étaient mises à chanter, la chaleur devenait écrasante, le long de la crête aux rares Continuer la lecture#anthologie #37 | elle est où la mer ?

#anthologie #25 | bouquet de hasard

L’odeur de la laisse de mer au petit matin, nez qui picote et aigreur ronde et riche. L’odeur de la poussière dans le rayon filtrant entre volets entrebâillés aux heures chaudes. L’odeur de mon renvoi de peine froide en pensant ton absence. Les odeurs que j’ai oubliées, celles que vous aviez. L’odeur de ta pipe, mon Père, de celles dont Continuer la lecture#anthologie #25 | bouquet de hasard

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

Elle avait de petites intonations de douceurs reconnaissables entre mille. Elle me regardait sans ciller. Elle avait une manière unique de m’écouter, de m’interroger sur tout et sur rien, sur ce qui faisait la vie. Que cette douceur me manque. Que cette voix me manque.Indécrottable humaniste, combien de fois demeurais-je déroutée lorsque j’assistais à une remise en place bien sentie Continuer la lecture#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

C’est le dernier endroit où ma mère a vécu. De tous les lieux où elle a vécu celui que j’ai trouvé le plus beau, avec ses plafonds hauts, ses murs blancs, ses tommettes et ses carreaux mouchetés. Ce lieu il m’importe de m’en souvenir, et au moment même de l’écrire je me rends compte à quel point tout est flou. Continuer la lecture#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

#techniques #08 | Comme un roman

comme le manque de ta chaleur dans le lit froissé du petit jour comme ta pile à lire à côté de la table de nuit comme le couloir sans le craquement de tes pas comme ton mug blanc dans le placard au-dessus de l’évier comme ton petit flacon de parfum sur la tablette en verre de la salle de bain Continuer la lecture#techniques #08 | Comme un roman

#techniques #05 | le mot absent

Les folles polyphonies de la faune de la nuit coassent cocasses. L’étrangeté de ce temps est douce à la peau et son humidité s’entend. Lourdingue cette insistance des allitérations et des assonances. Le présent, oui. L’insistance, non. Les polyphonies de la faune de la nuit coassent. L’étrangeté de ce temps est douce à la peau et son humidité s’entend. Conserver Continuer la lecture#techniques #05 | le mot absent