#techniques #01 | Le sentiment de vide

Sentiment de vide, ce vide flottant en toi, flottant en toi dans l’intérieur de toi, dans ton corps, ton corps troué du dedans par ton vide, ce trou vivant de ton vide, creusant, forant, perforant ton dedans, ce trou de vide et toi à vivre depuis si longtemps sans t’apercevoir de ce creusement, vague présence d’un sentiment de rien et Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de vide

#photofictions #09 | Arrivée

Photo appui : falaise rocheuse d’Antibes, Nelly Monnier & Éric Tabuchi, 2018, Large, Hiver, Littoral, Vençois https://www.archive-arn.fr/liste Alors c’est là, c’est là d’où tu. On a dû insister, mais ils ont fini par lâcher le morceau. Nous, tellement de chemin jusqu’ici et puis pour elle, l’épreuve de te reconnaître ; alors, au poste, ils ont eu pitié et ils ont montré l’itinéraire Continuer la lecture#photofictions #09 | Arrivée

#photofictions #09 | bout du chemin

Photo appui : paysage de moyenne montagne au Monastier-sur-Gazeille, une jeune fille assise non loin de sa moto, par Nelly Monnier et Éric Tabuchi, 2018 Ensemble Hiver Scène Velay https://www.archive-arn.fr/liste ensuite je retraverse le village et m’enquille le chemin. Ça te plairait pas de le voir tout recouvert de mâchefer. Tu aimerais pas tout ce sombre sur lui. Au bout, Continuer la lecture#photofictions #09 | bout du chemin

#photofictions #08 | Traces de N

Le projet consiste à recouvrir la totalité du très grand espace mural proposé avec des carreaux blancs standards d’au moins 30 par 30 cm. On se procurera les premiers prix chez un grossiste en bâtiment pour moins de 10 euros le m². Sur les quatre murs, j’inscrirai à hauteur d’homme, en très grosses lettres manuscrites et à la bombe aérosol de Continuer la lecture#photofictions #08 | Traces de N

#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

C’est toi qui as proposé je crois. Pas souvent que nous, tous les trois sur une photo. Un peu compliqué à cette époque de l’argentique et des retardateurs automatiques sans trépied. Toi derrière le viseur. Elle, entre nous deux, avec dans ses bras, l’enfant. Tous les quatre debout devant l’étang, la lisière en arrière-plan. C’est l’automne, l’enfant a le visage Continuer la lecture#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

#40jours #double | entre deux eaux sombres

J’arrive au milieu du pont, exactement-là où on m’a indiqué. Depuis longtemps, j’ai arrêté de venir avec un bouquet ou une de ses fleurs préférées. J’empoigne le parapet d’acier, j’avance le buste et je me penche au-dessus des eaux sombres. On ne voit rien. Pourtant je le sais, on me l’a dit, ils sont là. Ils sont là ces gros Continuer la lecture#40jours #double | entre deux eaux sombres

#40 jours #37 | Au pont

Pourquoi ? Pourquoi remuer ça encore ? Pourquoi ne pas tourner la page comme les autres ? Ils ont dit on oubliera pas, impossible, jamais, mais continuer à vivre, à survivre. Pour toi, non. Tu sais exactement où. Ils t’ont indiqué, montré. Au début, avec un bouquet ou une fleur de ses préférées et puis, ces regards sur toi, leurs regards d’eux dégoulinants Continuer la lecture#40 jours #37 | Au pont

# 40 jours #33 | Effroi de toi

Inquiet de tout, tu t’isoles, tu te retires, tu te replies, tu fais sécession, tu te retranches, tu te recroquevilles. Inquiet de toi. Tu renonces, tu tues l’espoir, tu n’y crois plus, tu ne veux plus, tu ne peux plus, tu n’en peux plus, tu préfères ne plus, tu préfères ne pas. Dégoût de toi. Tu pars, tu quittes, tu Continuer la lecture# 40 jours #33 | Effroi de toi

#40 jours #31 | Le retour du gros œil*

Dans ce film noir et blanc, le gros œil traverse la nuit de la ville. La nuit et l’hiver de la ville. Il s’engouffre dans les lignes droites des rues. Il les survole à quelques encablures du sol. Un regard à gauche, un regard à droite. De chaque côté, les façades des immeubles défilent avec parfois la tâche blafarde d’une Continuer la lecture#40 jours #31 | Le retour du gros œil*

#40jours #23 | elle marche, elle hurle, tout droit

Elle marche.Elle marche tout droit dans l’aube grise de ma ville. Dans l’aube grise de ma ville, personne ne semble la voir. Personne ne semble la voir parmi les rares passants qu’elle traverse, cette petite gosse perdue dans ses vêtements avec ce poisson qu’elle transporte. Ce poisson qu’elle transporte serré tout contre elle, il a de gros yeux jaunes. Ces Continuer la lecture#40jours #23 | elle marche, elle hurle, tout droit