#40jours #02 | ni « La vie mode d’emploi » ni « l’immeuble yacoubian.

Assise sur le balcon, j’imagine. Il a cinq étages et trois entrées. Je l’ai désossé combien de fois, à force d’y voir entrer et sortir les gens toute la journée, j’y ai imaginé des pièces entières pleines de leur vie. À raison de quatre appartements de cinq pièces par palier, cela fait déjà vingt, fois trois entrées fois cinq étages, Continuer la lecture#40jours #02 | ni « La vie mode d’emploi » ni « l’immeuble yacoubian.

#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

dialogue #3 | C’est déjà la nuit.

Quand il me dit ça, nous sommes dans un bar. Nous sommes à la terrasse d’un bar, attablés serrés devant nos bocks. Il a insisté. Non pas qu’il fasse beau, non. C’est déjà la nuit. Cette longue nuit de l’hiver qui se lève à l’embauche pour tomber à peine le boulot terminé (ça ira ?). Nous nous installons là, justement pour Continuer la lecturedialogue #3 | C’est déjà la nuit.

dialogue #1 | Tango parano

Dans un rêve, un parking souterrain. Un parking baigné d’une lumière orangée, sans doute des néons et la peinture des murs (jamais trop certain dans mes rêves). Au sol, sur le béton lissé, entre les piliers, des bandes blanches matérialisent les emplacements. Aucune autre signalétique. Aucune auto visible. Aucune de ces petites veilleuses à capteurs qui, par leur couleur rouge Continuer la lecturedialogue #1 | Tango parano

transversales #2 | tremblements d’histoires

Une autrice. Elle revient au pays et au village de ses parents. Elle est née loin d’ici. Ils ne lui ont jamais rien raconté. Elle retrouve des tombes dans un vieux cimetière. Près la rivière, elle rencontre le fantôme du jeune homme qui aurait dû être son oncle. Une traductrice. Elle s’isole en pays étranger, dans une ville reconstruite après-guerre. Continuer la lecturetransversales #2 | tremblements d’histoires

vers un écrire/film #4 | gros pouces

Ils tournent ses pouces. Ses pouces ils tournent du dedans vers l’extérieur. Ils tournent sur un rythme assez rapide. Assez rapide pour entendre depuis tout à côté de lui le frottement peau vitesse. Cette régularité de rotation. Ils tournent ses pouces quand lui il écoute, quand il regarde. Jamais ils ne s’emballent. Quand parfois c’est à lui qu’on demande de Continuer la lecturevers un écrire/film #4 | gros pouces

vers un écrire/film #3 | Samedi parkings.

L’eau goutte le long de l’isolant jaune de la conduite de gaz. Flaque de mousse sur le vieux goudron. Un morceau de gaine en PVC dont la peinture beige s’écaille. Déposé là. Raccordé à rien. Avant blanc d’un fourgon de livraison pile dans le rétroviseur. Le chauffeur saute. Il claque sa portière. Il disparaît vers l’arrière. Il revient encombré d’un Continuer la lecturevers un écrire/film #3 | Samedi parkings.

autobiographies #14 | fragments-images

en bordure de la ville, gros points d’interrogation peints en rouge sur bouts de murs blancs un hippopotame regarde les visiteurs de la ménagerie du cirque qui l’emploie depuis l’eau douteuse de la cage où il croupit dans le métro une jeune en survêtement pastel aborde les passagers, son regard vide dans la chambre du service psy une balafre sur Continuer la lectureautobiographies #14 | fragments-images

autobiographies #06 | bifurquer

Photo: Jérôme Cé, décembre 2021 Tourner la tête pour voir à travers la vitre, faire se faufiler ton regard entre le bide de ton voisin et le siège de devant pour finir par buter, buter contre le sombre, le sombre parfois ponctué de tâches, de halos ou d’éclats de lumière, finir, finir sur cet effet miroir à te regarder toi Continuer la lectureautobiographies #06 | bifurquer

#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas

Pour le repos quotidien du corps vivant. Ring pour l’amour, la douleur et l’agonie. Pour les rêves, les cauchemars et les angoisses aussi. Mais pour le repos éternel du corps mort, plus besoin de son moelleux et de sa souplesse. Ce lapsus de l’écrire avec le « t » du matelot. Soi dormeur chahuté par la nuit. Le vieux Littré pour vérifier Continuer la lecture#Hors série 2 | récits de l’objet / Le matelas