#40jours #22 | avenue de la plage

premier août il fait beau c’est-à-dire ciel bleu avec nuages en queue de jument —  La Pergola a été repeinte d’un jaune beurre frais durant l’hiver, c’est écœurant ce jaune je préférais les murs blancs les volets vert sapin — les vacanciers arrivent — l’avenue s’anime d’un seul coup, se charge de voitures — on ouvre les maisons, des voix Continuer la lecture#40jours #22 | avenue de la plage

#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

D’où je suis, derrière la fenêtre de la bibliothèque, à mon poste de travail, lorsque je relève la tête de mon clavier ou détourne les yeux de mon écran. Depuis le deuxième étage de la bibliothèque, j’observe la rue en contrebas. Au fil de saisons. Dans les changements de lumière et de température, selon un invariable point de vue qui Continuer la lecture#40jours #22 | PCF comme Place du Colonel Fabien

#40jours #20 | échapperait au temps

donnait un fleuve, des voies ferrées, donnait le départ, donnait le jour à la nuit, prenait le temps, ouvrait des brèches, des parcs, des buttes, des salles obscures, des repères, des marches, travaillait les ombres, abritait des amoureux sous portes cochères, donnait l’insaisissable, donnait l’ivresse des pavés, renouait l’âme, donnait raison, effaçait les traces, donnait des mots inutiles des corps Continuer la lecture#40jours #20 | échapperait au temps

#40jours #20 | L’instant de la rencontre

On voudrait lui donner un seul nom. Donne tout ce que tu as. Lentement mais sûrement. Ça fourmille dehors. Ça se remplit, ça se remplit. On reste toujours suspendu. Sentiment cruel d’avoir perdu son temps. Comprendre le jour qui vient et qui va, marcher. Son ombre paisible. La lumière s’engouffre à travers les vitres. Qui voudrait avoir tout vécu ? Continuer la lecture#40jours #20 | L’instant de la rencontre

#40Jours #19 | Avec un temps retard

Café. Bruits de tasses en faïence qui s’entrechoquent. La vapeur du percolateur qui efface un temps bref toutes les conversations, leur brouhaha, en signe d’improbation. Invitation au départ comme un lointain souvenir du panache blanc des locomotives d’antan à vapeur dans les gares. Beaucoup de monde dans le café ce matin. Affluence. Certains mots des conversations ressortent. Linge. Ardeur. Désastre. Continuer la lecture#40Jours #19 | Avec un temps retard

#40 jours #06 | Sauveterre en Sauvetemps

Le plan de ville de Sauveterre n’existe pas encore. Sera-t-il jamais créé ? Sauveterre-en-Saintonge, la carte, le plan, on en retrouve seulement quelques fragments, chaque année, dans l’Almanach du Facteur, dit jadis des P.T.T. Ces calendriers qu’on fait choisir aux enfants, quand la factrice passe un peu avant Noël et sort de son sac jaune toute une panoplie de paysages, de Continuer la lecture#40 jours #06 | Sauveterre en Sauvetemps

#40jours #prologue | Inventaire d’objets insolites et de curiosités architecturales

Sur le pavage carré du parvis, une large grille en fer à double croisillon métallique dessine un large carré. Ce motif se répète en plusieurs endroits de la place. Les passants empressés marchent dessus sans y prêter attention, ni regarder dessous, seules certaines femmes le contournent pour éviter de passer dessus, de crainte que leur talons hauts se coincent dans Continuer la lecture#40jours #prologue | Inventaire d’objets insolites et de curiosités architecturales

la fabrique | Écrire l’automne VII

Je me souviens d’avoir entendu f dire : quand on en est à écrire dix pages par jour. C’est se mettre à travailler d’une certaine façon. Comme de partir tôt le matin pour marcher, ou faire du vélo. J’ai devant moins six jours pour faire quelque chose de cet acabit. Je ne vais pas compter les pages. Mais je vais ouvrir la boîte du temps pour le manuscrit. C’est déjà bien en train. J’ai une botte secrète… Continuer la lecturela fabrique | Écrire l’automne VII

#P8 | Dialogue avec l’ombre

Tu ris en pleurant silencieusement. Tu attaques le brise-lames du temps. Pour toi le temps n’est pas figé c’est un mouvement avec lequel il faut jouer sans cesse, tu t’y déplaces à ton aise. Tout le monde n’est pas comme toi, le problème est là. Tu observes un nuage à bords argentés. Une vieille habitude, tu ne peux pas t’en Continuer la lecture#P8 | Dialogue avec l’ombre

#P7 | Promenade intérieure

Le temps comme arrêté, il n’existe pas encore de mouvement, il est encore tôt. Le vent fait claquer les portes. Les feuilles s’agitent, prisonnières. Le sac en osier rempli de papiers journaux aux dates brouillées. Les courants d’air qui sifflent dans les oreilles. Il y a de la vaisselle qui se casse. Bourdon envahissant. Dans le cadre embrumé la promenade Continuer la lecture#P7 | Promenade intérieure