autobiographies #14 | quarante-huit cendres

les petits temples dans les champs, les statues bariolées, ou rongées par la lèpre du temps, les trainées de cire rouge, les traces de sang, les plumes, les cendres, la poussière, et parfois des traces d’une visite récente, odeur sucrée, sure de l’alcool de riz l’été de la canicule parmi les canards du Pradeau, leur désarroi, leur crâne et leur Continuer la lectureautobiographies #14 | quarante-huit cendres

autobiographies #14 | cartographie

Tout n’est rien. sur une place un dimanche soir d’hiver, des marrons chauds dans un cornet de papier journal, la chaleur au bout des doigts le long couloir sombre au bas de l’immeuble de trois étages, le cœur qui bat trop vite, les escaliers montés quatre à quatre sous la table, Le club des cinq entre les mains, la vie Continuer la lectureautobiographies #14 | cartographie

autobiographies #14 | extérieurs, traces

un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, avec deux arbres et une maison s’ouvrant par une véranda à l’arrière plan, un fauteuil d’osier transplantés dans la Chine d’après la guerre des boxers, et puis une robe blanche et sur les genoux un minuscule être enfoui dans de la dentelle un jardin, ou la terre battue d’un enclos plutôt, Continuer la lectureautobiographies #14 | extérieurs, traces

autobiographies #14 | sans hiérarchie

le dessin de Matisse, visage d’une femme de trois-quart elle accroupie contre la machine à laver les yeux levés vers lui dont la main est en l’air. le stand France-Urss de la fête de l’huma, et les 5 poules picorant sur un plateau de bois quand on fait tourner la boule dessous, le petit bruit qu’elle font la cohue sur Continuer la lectureautobiographies #14 | sans hiérarchie

autobiographies #14 | une image pour

Une image de chaque film vu, de chaque film oublié ou aimé, de tous les films qu’on ne revoit pas, parce qu’on ne s’en souvient pas une image pour chaque vie ville morceau de vie retrouvé comme jeté en arrière les grands arbres plantés là au bout du chemin des chiens qui aboient, une maison pour un chien, une semaine Continuer la lectureautobiographies #14 | une image pour

autobiographies #14 | les deux tanches

Les deux tanches presque immobiles sous le pont de l’voie, ce tableau. Le goudron fondant, qui collait aux tongs et aux pieds. La terre noire des marais, son odeur de tourbe. Le fou dans son bleu de travail qui nous faisait peur. Le grand dogue allemand beige du garage, l’accélération de nos pas. Le parc, les enfants heureux et criants, Continuer la lectureautobiographies #14 | les deux tanches

autobiographies #14 | le poids des mots, le choc des photos

Des images qu’on voudrait oublier et qui vous hantent, mutilation, infibulation, décapitation, excision, crucifixion. les mouches dans les yeux d’un enfant mourant, une petite fille en feu, la maigreur des membres et les ventres ballonnés, l’apparition d’Hervé Guibert chez Pivot pour parler de « L’ami qui ne m’a pas sauvé la vie » et la prise de conscience de ce que fait Continuer la lectureautobiographies #14 | le poids des mots, le choc des photos

autobiographies #14 | disparaîtront

les deux têtes parlantes entre deux cuisses — que disent-elles? les quatre yeux s’écarquillent alors qu’une main invisible fait pivoter le corps volcan l’apparition d’un deuxième corps en boule comme lapin tombé du chapeau le vieil homme soudain cesse d’exister osseux dans un lit d’hôpital l’autre mort dont le corps exposé sent peut-être la vanille la meringue ou les sucres Continuer la lectureautobiographies #14 | disparaîtront

autobiographies #14 | fragments-images

en bordure de la ville, gros points d’interrogation peints en rouge sur bouts de murs blancs un hippopotame regarde les visiteurs de la ménagerie du cirque qui l’emploie depuis l’eau douteuse de la cage où il croupit dans le métro une jeune en survêtement pastel aborde les passagers, son regard vide dans la chambre du service psy une balafre sur Continuer la lectureautobiographies #14 | fragments-images

autobiographies #14 | images-sarabande

la vie passe, mystérieuse caravane, dérobe-lui sa minute de joie Omar Khayyam- Les quatrains Toutes les images disparaîtront le blaireau pris dans le feu des phares, entre falaise et précipice, il ne peut s’échapper, son corps trapu, bandes noires et blanches, sa large croupe dandinante au beau milieu de la route forestière, un casse-noix moucheté à la recherche de pignes Continuer la lectureautobiographies #14 | images-sarabande