#enfances #04 | cloaque

Et ça ne faisait rien, pourtant : un cloaque. Comme jouer sous la pluie avec le seau plein de terre : non ce n’est rien. La boue sortie d’un coup ( Et la montagne qui se dresse acérée se penche et rit)… Non ce n’était rien … : on allait tout changer, on n’y verrait plus rien : on va tout Continuer la lecture#enfances #04 | cloaque

#enfances #02 | Les mains

Les mains s’avancent, elles s’avancent et cherchent une prise. Les voix des amis. Ils viennent d’arriver. Ils ont apporté ce grand paquet cadeau. Il scintille sur le banc où ils l’ont déposé. Les mains tirent, elles tirent et arrachent le ruban. L’odeur du dîner. Ce soir, c’est au tour des amis d’être invités. Ils ont amené une bouteille, un bouquet, Continuer la lecture#enfances #02 | Les mains

#07 #Woodman | avant

C’est d’abord de dos et comme par effraction ; la porte est entrouverte, elle est assise nue dans ses dessous de scène, la bretelle transparente retombe sur l’épaule, la main gauche au bas du crâne relève la chevelure, dans la droite brille une épingle à cheveux : une épingle puis l’autre, le geste est sûr (il semble que la main tremble) ; du Continuer la lecture#07 #Woodman | avant

#été2023 #05 | les mains de Marie

FrançoisMarie se penche et je vois dans le bas de son dos l’étiquette qui dépasse comme un petit drapeau comme pour dire n’avancez pas, je vois au bas de ses vertèbres l’os aigu et la peau entre la chemise et le pantalon lâche sur les reins, la peau à vif, parce que depuis longtemps, et tous le savent — je Continuer la lecture#été2023 #05 | les mains de Marie

#photofictions #05 | Décor lisières

C’est l’algorithme de la plateforme qui t’a propulsé dans le fil de mes recommandations. Toi, dans plusieurs vidéos sur la chaîne d’un de ses jeunes youtubeurs, aventuriers reporters qui se sont faits un nom, une popularité sur les réseaux sociaux en se risquant avec leurs appareils photos/caméras sur les points chauds de l’actualité. On ne sait pas grand-chose de celui Continuer la lecture#photofictions #05 | Décor lisières

# 40jours #12. «Tire la bobinette , la chevillette cherra.»

Je la touche, chaque fois que je passe devant sans la taper bien sûr, en bas de la rue du Cadet, qui descend sur le marché, autant dire souvent. La maison est fatiguée, les volets aussi, mais ce que je caresse, c’est une main sur la porte, une main qui se détache à peine sur le marron pâli du bois, Continuer la lecture# 40jours #12. «Tire la bobinette , la chevillette cherra.»

#40jours #10 | depuis la main

J’ai peu de souvenirs de l’appartement de la rue du Corbeau. On ne donnerait plus ce nom à une rue aujourd’hui. Je devrais chercher sur Google toutes les rues du Corbeau. Le souvenir du souvenir, voilà ce qui me vient. Depuis le vague souvenir d’une photo sans doute. Le canapé en tissu noir chiné de quelques points blancs, une fauteuil Continuer la lecture#40jours #10 | depuis la main

vers un écrire/film #04 | vain gesticule

la vague avale le bras levé la main levée vers, le haut, de l’eau, la vaine main, la vague ne, soulève plus, qu’elle, la vague, l’eau, ne porte plus assez haut, les lèvres l’épaule la peau, avale toute l’eau crache, se raccr- se raccroche à quoi la main, à l’air, la main, cherche, appui, sur, l’eau, sur la peau de Continuer la lecturevers un écrire/film #04 | vain gesticule

vers un écrire-film #04 | Seul un oiseau

Les mots attendront. Toute entière, suspendue, interrogeant, comme un signe, une attente, un envol, un élan. Les mots sont insuffisants. L’un des cinq se tend vers l’arrière, au delà de la rectitude commune. Les mots ne disent pas assez. Deux autres désignent, pointent, indiquent, interrogent, vers l’avant, le devant, l’à venir. Les mots disent trop mal. Deux autres invitent vers Continuer la lecturevers un écrire-film #04 | Seul un oiseau

vers un écrire/film #04.2 | toi

Tu ne peux pas te mettre debout, pas encore. Ni te redresser. Allongée sur le dos; bras; jambe; main; pied; tendus vers le poisson nuage tu mimes un mouvement. Premier pas de danse sur le dos. Comme marcher sur l’air avec les mains. Te voilà. C’est toi. Tu ne le sais pas. Pas encore. Doigts resserrés au bâton de couleur : Continuer la lecturevers un écrire/film #04.2 | toi