#anthologie #12 | Port-au-Prince Butembo Brighton

Quelque chose colle à la peau. De sa propre sueur jouxtant celle des autres dans le taptap qui descend la ville. Port-au-Prince. Une odeur acre, mélange de feu de plastique, de poubelles et de viande boucanée tapisse les narines. Des vagues de poussières s’échouent dans les cheveux. Les vendeurs aux feux rouges qui tendent aux voyageurs leurs bouteilles glacées semblent Continuer la lecture #anthologie #12 | Port-au-Prince Butembo Brighton

#anthologie #13 | la Plaine

Le tram T1 dépose à l’arrêt Eugène Pierre avant de disparaître dans le tunnel terminus Noailles, évitant la Plaine, évitant les motos et scooter qui remontent à contre-sens la piste cyclable, évitant les allers et venues des serveuses en terrasse aux frontières floues aux enfants libres courants en tous sens, on soulève un minot qui filait direction la route l’oriente Continuer la lecture #anthologie #13 | la Plaine

#anthologie #13 | De la cuisine.

La maison est tranquille, sur le balcon une femme étend du linge en regardant le passage sur la droite où passent tous les enfants ou presque le matin pour entrer à l’école et au collège, ceux de l’école pépient comme le merle encore plutôt dans le matin, ils parlent fort et rient souvent, ceux du collège sont plus sérieux et Continuer la lecture #anthologie #13 | De la cuisine.

#anthologie #12 | trois villes à deux mains

J’ai presque tout oublié de l’histoire de Cuzco. Surnagent des impressions, des couleurs, des matières, des perspectives, des visages, des bouts de rue. D’avion Cuzco offre une large surface de toits ocres ville à portée de ciel bleu aérienne et minérale nichée au creux des hautes montagnes de la cordillère dont elle grignote les flancs. Ville née de la pierre Continuer la lecture #anthologie #12 | trois villes à deux mains

#anthologie #12 | aux abords

Je n’ai connu aucune ville quand j’étais petit garçon, les villes liées à mon histoire avaient été détruites, elles avaient la couleur de la poussière et du béton broyé. Plus de maisons identifiables, de grands bâtiments en voie d’écroulement, monceaux de gravats noyant les chaussées explosées par les bombes. Ma petite ville de naissance ne ressemblait plus à ce que Continuer la lecture #anthologie #12 | aux abords

#anthologie #06 | échos

Je suis moi par décomposition comme une piscine vide qui se souvient de celle qui nageait et volait, comme la pensée d’une trace de pas mouillé. Comme les gorges creusées par la rivière ouvertes aux vents qui la traversent, comme la brindille perdue qui s’affole. Comme une oasis dans un désert qui aurait perdu sa magie, engloutie par le sable, Continuer la lecture #anthologie #06 | échos

#anthologie | lieu de transit

# 0 – Prologue # 1 – Infinitif # 2 – La nef # 3 – La bonbonne d’eau # 4 – Habiter # 5 – Pousser le corps devant soi # 6 – Seule # 7 – Lumière # 8 – Paradis perdu # 9 – Coup de tête # 10 – Seul # 11 – Un retour dans Continuer la lecture #anthologie | lieu de transit

Construire une ville avec des mots # 1

Il revient. Il avait oublié, mais, seulement un angle, un bloc du bâtiment en face lui suffit, il semble qu’il a tout le reste sur bout du souvenir. En bas ? dans la rue, il regarde autour, un seul mouvement de son corps et il retrouve le souvenir du pas qu’il avait dans cette rue. En marchant, les muscles lui délivrent Continuer la lecture Construire une ville avec des mots # 1

#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 5/4 – Cortázar quatre stations 5/4 – Cortázar quatre stations « Disparu du film de cette terre », écrit Michaux (c’est toujours un brouillon) Il a dit : Prends-le, je te le donne et il a ajouté, Michaux ne Continuer la lecture #nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

#gestes&usages#08 | Il arrive en frappant

Les wagons désertés continuent à assurer la circulation d’un point A à un point B, à traverser les gares de banlieues, à s’arrêter sur des quais où dans l’ombre sous l’auvent, attendent quelques demeurés, c’est dimanche en août, sans doute comme ça qu’il est monté, qu’il arrive en frappant les sièges de la rame presque vide avec son cran d’arrêt, Continuer la lecture #gestes&usages#08 | Il arrive en frappant