vers un écrire/film #03 | heureux mercredi.

Pièce encore noire. Une lampe brille sur la tabe, un bol marron une serviette à carreaux rouge et blanc. Par la fenêtre trois quatre appartements allumés léger éclaircissement à l’est. La bouilloire chuinte.Un matin très doux est arrivé imperceptiblement comme une sortie de rêve encore en mouvement. L’air est retenu en suspens tout remue doucement n’a pas trouvé sa couleur Continuer la lecture vers un écrire/film #03 | heureux mercredi.

autobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

Elle et son frère habitaient rue du faubourg poissonnière au sixième étage; un grand appartement mansardé qui donnait sur le métro aérien. L’immeuble cernait une cour rectangulaire; trois entrées à trois escaliers. L’entrée principale pourvue d’un ascenseur se trouvait, après qu’on eut franchi la large entrée dallée, sur la gauche de la loge de la gardienne — concierge; disait-on ces Continuer la lecture autobiographies #09 | De la rue du faubourg Poissonnière à la rue d’Alésia

autobiographies #06 | Roma Termini

… c’est à quai : suite d’aquariums en lueurs jaunes, numéros de voiture rouges ( ou blancs? ), marchepieds hauts — Rome terminus? c’est là, oui… l’appel dans la nuit d’il y a cinq jours (— Damien? — Si, é morto), qui ouvre la nuit: Paris/Rome/Roma/Parigi… c’est monter sans bagage, juste un sac de nylon (brosse à dent, à cheveux, un Continuer la lecture autobiographies #06 | Roma Termini

autobiographies #03 | ce catalpa

On aurait dit qu’Il attendait là en plein soleil dans la cour. Ils disent une cour, mais une cour c’est un carré froid de ciment, à l’ombre toujours, triste, entre quatre immeubles. Là, c’était plus exactement un corps de ferme : autour de la maison à gauche le chemin bordé d’une haie puis en face un érable et un tilleul Continuer la lecture autobiographies #03 | ce catalpa

A#3 | marronnier penché

Il est un grand marronnier séparant deux propriétés, à la jonction de deux terrains, et principalement du côté des voisins arrivés en second. Il est penché et borde une longue allée. Ce marronnier est immense, il faut l’élaguer, jamais d’accord sur qui doit payer, les premiers qui profitent de sa large ramure où les seconds qui accueillent son tronc, sans Continuer la lecture A#3 | marronnier penché

#P12 | Joyeux anniversaire

1. Un bref instant de lumière, une étincelle. 2. Le temps immobile et confus. Les anecdotes disparaissent peu à peu, il ne me reste plus que les photographies pour tenter d’en retrouver la trace, d’en dresser la carte, avec un léger écart, ce qu’on appelle écrire. 3. Comme tout le monde, je n’ai aucun souvenir précis des premières années de Continuer la lecture #P12 | Joyeux anniversaire

#L10 L’enfant et la choucroute

L’enfant est planté devant l’armoire à confitures. Ça pue la choucroute rance. L’enfant est planté devant son assiette. Ça pue. Tu dois finir. L’enfant est planté. La choucroute pue. Tu dois finir ton assiette. L’enfant se bouche le nez. La confiture, il faut choisir la confiture, pas la choucroute. C’est la choucroute qui pue, pas la confiture. L’enfant est planté Continuer la lecture #L10 L’enfant et la choucroute

#L8 L’enfant et l’Amérique

L’enfant dedans le livre d’Amérique rêve du grand dehors, l’enfant dehors rêve de revenir dedans pour retrouver le livre d’Amérique, l’enfant rêve de l’homme qu’il deviendra, de l’homme d’Amérique, l’enfant dans l’écurie pour sortir les fumiers, l’enfant sous les assots pour donner aux veaux, l’enfant regardant son père traire les vaches, la main rêche du père caressant le ventre de Continuer la lecture #L8 L’enfant et l’Amérique

#P6 Les enfants me tiennent par la main

Dimanche Deux adolescents, un garçon et une fille, discutent dans un renfoncement de la véranda. Ils tentent de s’éloigner le plus possible de sa mère et sa grand-mère à elle. Ils parlent à toute vitesse, s’entrecoupent, se précipitent pour en dire le plus possible dans le peu de temps qui leur est imparti. Ils se sont rencontrés hier et se Continuer la lecture #P6 Les enfants me tiennent par la main

#comme | Je t’habite comme les lieux…

Je t’habite comme les lieux de l’enfance qui ont été rayés de la carte, car la ville a grandi. Je t’habite comme les maisons dont certains de ses habitants si proches ont disparu. Je t’habite comme cette ville où il est impossible de retourner. Je t’habite comme ces rues qui ne sont plus foulées car trop de non-dits, trop de Continuer la lecture #comme | Je t’habite comme les lieux…