A propos de Alice Diaz

Enfant, veut être litote. Adolescente, passe beaucoup de temps derrière les écrans à créer des mondes et des personnages. Participe à des ateliers d'écriture. Expérimente la photographie. Fière membre du Castor Magazine. Educatrice spécialisée en devenir. Tient un blog où elle cherche à faire signe.

# L2 | Les deux côtés d’un même monde

De l’autre côté du miroir. Faire la course contre le train ; elles l’emportent toutes. Il est facile de gagner. Il suffit de descendre d’un coup la colline. Le train disparaît. En-dessous, au-delà de la ligne franchie, aucun croisement avec une voie ferrée. La gare n’existe que dans un souvenir ; celui d’un monde en guerre. Il n’y a donc Continuer la lecture# L2 | Les deux côtés d’un même monde

# P2 | Un cheveu sur la langue

Cheveux, chevelure échevelée part au vent, au vent les cheveux-chevaux dispersés. Cheveux longs, courts, cheveux bouclés, cheveux sont épais crépus lisses cheveux longs devenus courts, les cheveux coupés qui grattent dans le dos, cheveux doux, cheveux secs aussi, les cheveux gras mèches en paquets, les cheveux matière morte. Poils longs cheveux de princesse et cheveux qui n’ont pas de coupe, Continuer la lecture# P2 | Un cheveu sur la langue

#P1 | délivrer du sommeil

La photo où l’enfant couchée sur les carreaux vichy, fleurs séchant dans ses cheveux (se rappelle qu’elle ne dormait pas, l’objectif était conscient). Un lit comme la Manche quand elle s’imprime sur plages – sable ou joue – du coin de l’œil vois l’angle où le crâne a été frappé, fermer très fort les paupières pour conjurer le sort. Tente-sommeil, Continuer la lecture#P1 | délivrer du sommeil

# L1 | une forme qui en devient une autre

Il – mais rien n’est moins sûr – est le sale gosse qui s’agite sur la banquette, frotte son derrière, forme des peluches sur sa culotte, choque son monde, attire les regards, découvre l’ennui et l’inconfort en lui, vit déjà plusieurs vies, tue à mains nues un papillon. Quel âge a t-il quand il descend sur le quai ? Les Continuer la lecture# L1 | une forme qui en devient une autre

relatif aux nuages

Percée du corps entre les eaux. Premier naufrage. Les côtes se cognent contre l’écorce, yeux clos dans liquide chaud. Les gouttes tombent. Goutte l’une après l’autre brouille miroir du ciel. Quelque lumière est une couleur qui vibre. Bourdonnement qui entend bouillon de l’arbre, surgit vision ! Emportement du corps dans l’eau, une fusée fripe la surface striée d’écume. C’est mon enveloppe Continuer la lecturerelatif aux nuages

Cette beauté qui morcelait la ville

La ville se dessinait à l’encre sympathique, nuages oranges voisins des toits de zinc, du canal dont l’odeur remontait comme ça, c’est vrai, c’est ce qui fait que j’avais un peu froid et chaud, un peu, juste un peu. Vent, rassemblement des feuilles. Rien n’y fait, je ne savais pas où j’étais et où j’allais ; rien, du dégoût, de ma Continuer la lectureCette beauté qui morcelait la ville

La main

(Ou plutôt un bourdonnement en écho. Nos voix se superposaient. Les ombres de nos silhouettes jouaient avec l’aplat de soleil sur la colline. Nos cris perdus à la rivière qui sillonnait le territoire de nos jeux. Comme piqués de la fièvre dominicale, rejetés au plus loin des conversations adultes, nous nous avancions là où le bourdonnement était le plus fort. Continuer la lectureLa main

La surface

C’est cela qui me revient, en premier, c’est une dernière fois. Les cheveux humides mais le vent du printemps sèche rapidement, il fait jour, il y a des promesses dans l’air. Pas de gêne, c’est la fin, on se réconcilie du coin de l’œil avec les garçons qui nous succèdent. Eux, ils s’entraînent à la compétition. Filles et garçons séparés. Continuer la lectureLa surface

Et presque dix ans plus tard

…et presque dix ans plus tard, toutes y pensent sûrement un peu, se souviennent que justement, c’était bien peu de s’arrêter à douze mais : elle n’est plus, est décédée, est morte, voilà l’enfance s’arrête et en plusieurs morceaux, leurs doigts jamais ne rassembleront la séparation déjà en amont ; « vous vous vivez les filles et vous devez vivre pour elle », interdits Continuer la lectureEt presque dix ans plus tard

Qu’en dis-tu ?

S. Ce n’est pas comme s’il le connaissait vraiment, si un jour on peut dire ça d’une personne, qu’on la connait. Celui qu’il a osé appeler, parce que l’ivresse le lui permet, il le connaît comme les autres, très peu, trop peu, bien assez. Il a pour lui une inclination ; ce n’est pas grand-chose ; ça le fait simplement vaciller, mais Continuer la lectureQu’en dis-tu ?