#été2023 #01 | fenêtre intérieure

La solitude, voilà ce qu’elle ressent à ce moment-là au creux des plis de son corps. Un être solitaire, c’est ce qu’elle pense être devenue. Chez elle ou ailleurs, surtout à l’intérieur d’elle-même, elle l’emporte partout ce sentiment, il l’habite au quotidien, voyage avec elle. Aujourd’hui, le regard tendu vers l’horizon, elle en perçoit tout le poids. Et pendant ce Continuer la lecture#été2023 #01 | fenêtre intérieure

#été2023 #01 | ligne de mots

La fenêtre entrouverte laisse circuler l’air frais du matin et se glisser les échanges entre les oiseaux du jardin. Face à celle qui tente d’écrire, des dizaines de post-it accrochés avec une pâte agrippante pendent sur la bordure des deux étagères où sont posés livres dont on peut se saisir rapidement, photos rassurantes faisant office de gri-gri, et pots à Continuer la lecture#été2023 #01 | ligne de mots

#carnets individuels | Piero Cohen Hadria

13/11/2022toi qui entres ici sois le/la bienvenu.e (mais garde patience s’il le faut)14/02/2023trois mois de billets cessent ici – la suite est ici située (comme on dit aujourd’hui) 40 (treize zéro 2)je suis allé voir un petit peu Galle, 22 rue de l’Hôpital (province du Sud, Ceylan d’alors, Sri-Lanka ces temps-ci) et plus spécialement lui, là, à gauche (cette fatigue Continuer la lecture#carnets individuels | Piero Cohen Hadria

#photofiction #06 | avant hier

et sept heures le matin le ciel blafard le gros hortensia tête baissée surplombant la vasque et le rat venu boire sur la table de caoutchouc le ciel noyé et la pluie de confettis d’hier l’heure d’après dans le grand plastique noir la chair du fraisier mou le trou des doigts sous l’empreinte des fruits avec la cire fondue et Continuer la lecture#photofiction #06 | avant hier

#40jours #31 | Contre toute attente

La rue serpente lentement entre les façades aux revêtements colorés, volets clos et les murs en pierre de meulière chapeautés de lierres rampant qui protègent les jardins secrets de Montmartre. Les pavés glissant luisent dans la nuit sombre, leur surface granuleuse reflète l’étincelant éclairage des lampadaires, leurs boules incandescentes, constellation d’étoiles dans le firmament parisien. L’homme ralentit son allure effrayé Continuer la lecture#40jours #31 | Contre toute attente

#40 jours #25 | cette lumière ( part I et II )

Il entre, il balaye la cour du regard puis il avance d’une dizaine de pas. À trois mètres environ de la façade il se penche et il regarde le sol. Un autre aurait sans doute levé la tête, une autre conservé l’angle de vision le plus large. Lui c’est là qu’il pose le regard. D’instinct. Les pavés, cette parcelle à Continuer la lecture#40 jours #25 | cette lumière ( part I et II )

#40jours #21 | Protocoles d’Ardiglione

Je me suis postée face au numéro 21* de la via d’Ardiglione pour examiner les conditions pratiques de l’exécution du protocole 21. Je reste immobile devant le 21. Je peux aussi m’appuyer sur le mur d’enceinte du petit parc qui fait face au numéro 21. Ou contre une grille close dudit parc face au numéro 23. Il y a très Continuer la lecture#40jours #21 | Protocoles d’Ardiglione

#40jours #13 | abstraction

Quadrillage de métal armature de la verrière et de l’échafaudage sur l’immeuble d’en face quadrillage fenêtres et plaques de revêtement sur structure en béton sans lunettes de myope ne restent que deux couleurs maximum une seule dans le haut du bâtiment ne reste que la structure de la verrière ne restent que la suggestion et l’abstraction beige très clair dans Continuer la lecture#40jours #13 | abstraction

#40jours #05 | la caméra explore le temps

Si je monte aujourd’hui dans ma machine à remonter dans le temps, c’est pour retourner dans les années 70 à Aulnay, en banlieue parisienne. Là se trouve la maison de mon arrière grand-mère. Le quartier pavillonnaire est tranquille. Dehors il fait beau, mais quand on entre dans la maison tout est plus sombre et triste. Je rentre par la porte Continuer la lecture#40jours #05 | la caméra explore le temps

#40jours #02 | je sais tout

***19h15*** le soleil couchant baigne la façade du K282, Mercy Street, personne aux balcons, il fait encore trop chaud, l’immeuble semble fermé sur lui-même, stores baissés, ça ne fait rien moi je vois tout même l’intérieur des appartements inoccupés où par moment de la poussière s’effondre aux angles des murs, comme au rez-de-chaussée où trois appartements sur cinq sont vides. Continuer la lecture#40jours #02 | je sais tout